Sahel: la recrudescence des actes terroristes fait planer le risque d’une crise humanitaire - Algérie

Sahel: la recrudescence des actes terroristes fait planer le risque d’une crise humanitaire

Sahel: la recrudescence des actes terroristes fait planer le risque d'une crise humanitaire

ALGER – La recrudescence des actes terroristes au Sahel fait planer désormais un risque d’une crise humanitaire « multidimensionnelle » dans la région dont les premières victimes seront les enfants et les personnes vulnérables, selon une mise en garde du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef).

« Près de 5 millions d’enfants auront besoin d’une aide humanitaire cette année, contre 4,3 millions en 2019 », a précisé l’agence onusienne, faisant observer que cette crise aura un impact dévastateur sur les conditions de survie, l’éducation, la protection et le développement des enfants.

Outre une crise humanitaire qui se profile à l’horizon, les citoyens et particulièrement les enfants subissent d’ores et déjà en raison de l’ampleur des actes terroristes d’autres affres, à savoir « les enlèvements, la fugue, le recrutement dans les groupes terroristes, ainsi que la surexploitation », selon la même source.

Dans ce sens, l’Unicef indique « que depuis le début de l’année 2019, plus de 670 000 enfants de toute la région ont été forcés de fuir leur foyer en raison des conflits armés et de l’insécurité ».


Lire aussi: Sahel/UA : le Commissaire Chergui alerte sur l’aggravation de la situation sécuritaire


« Des milliers d’autres enfants ont été victimes d’agressions, d’enlèvements ou de recrutement dans des groupes armés en raison de la hausse des conflits armés et de l’insécurité au Burkina Faso, au Mali et au Niger », a, ajouté l’organisation.

L’engagement « par la force » des civils et d’enfants dans les rangs de groupes terroristes « est dorénavant le plus grand danger auquel fera face la région du Sahel », avait alerté au mois de novembre dernier, le commissaire à la paix et à la sécurité auprès de l’Union africaine (UA), Smail Chergui.

« La pauvreté, l’exclusion et les maux sociaux font des citoyens de la région une proie facile aux terroristes pour les enrôler dans leurs rangs », a souligné M. Chergui plaidant pour l’instauration d’un nouveau model de gestion dans la région et la prise en charge de telles catégories et la fédération d’efforts.

Dans ce contexte, l’Unicef a plaidé pour l’augmentation d’aides humanitaires destinées aux enfants de la région. « Nous demandons une aide de 208 millions de dollars pour soutenir les opérations sur le terrain, où nous travaillons avec des partenaires dans les domaines de la protection, de l’éducation, de la santé, de la nutrition, et des réseaux hydrauliques et sanitaires », a insisté l’agence dans son dernier communiqué.

 

Les forces armées dépassées face à la horde terroriste

 

Les forces armées des pays du Sahel, soutenues notamment par les forces de l’Union africaine, se retrouvent désormais de plus en plus dépassées face aux attaques meurtrières répétitives de groupes terroristes dans la région.

Le manque d’aide, voir le désengagement financier de certains pays, a fini par fragiliser les forces armées engagées sur place les contraignant à subir et les pertes humaines et « la perte du terrain ».

En effet, des centaines de morts aussi bien parmi les militaires que les civils sont enregistrés régulièrement dans les pays du Sahel. Samedi, 36 civils ont trouvé la mort dans une attaque terroriste, à Silgadji, localité située dans la commune de Tongomayel, province du Soum, au Sahel burkinabè.

Sur le front, des terroristes ont réattaqué mercredi, le village de Sokolo au Mali qu’ils avaient attaqué dimanche, faisant 20 morts parmi les militaires maliens, ont indiqué des habitants.


Lire aussi: Sécurité au Sahel : recrudescence des attaques terroristes à la veille du sommet du G5 Sahel


Pour faire face à la horde terroriste, le gouvernement malien a annoncé, mercredi, le recrutement de 10 000 hommes pour renforcer la présence des Forces armées maliennes (FAMa) sur l’ensemble du territoire, dans le cadre du nouveau concept opérationnel adopté par le Conseil supérieur de la défense.

« Cela va permettre à nos forces de défense et de sécurité d’être beaucoup plus présentes en quantité et en qualité dans les zones où elles ne l’ont pas été ces derniers temps », a expliqué le Premier ministre malien, Boubou Cissé.

M. Cissé, qui a effectué une visite dans la région de Gao (Nord) a, également, annoncé le retour très prochain de l’Armée à Labbezanga, à la frontière avec le Niger.

L’ONU avait appelé les pays engagés dans la sécurisation du Sahel à respecter leurs engagements en termes de financement.

A lire également

Lire également