Réouverture des commerces à El Tarf : entre soulagement des vendeurs et appréhensions des familles - Algérie

Réouverture des commerces à El Tarf : entre soulagement des vendeurs et appréhensions des familles

Réouverture des commerces à El Tarf : entre soulagement des vendeurs et appréhensions des familles

EL TARF – La réouverture des commerces dans la wilaya d’El Tarf, après une période de fermeture décidée dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus Covid-19, a été accueillie avec soulagement par les commerçants et des citoyens, même si de nombreux chefs de familles ne cachent pas leurs appréhensions.

A peine cette décision de réouverture annoncée que les commerces concernés ont levé leurs rideaux, créant du coup une ambiance longtemps attendue par les jeûneurs, pour qui le mois de ramadhan est synonyme d’une certaine  »frénésie commerciale », a confié Youcef Ahmed, un retraité résidant dans la commune côtière d’El Kala.

Pour ce septuagénaire, le mois de carême a quelque peu perdu de son charme, cette année, avec la suspension de plusieurs activités et rituels propres à cette période de jeûne.

 »Déjà que la fermeture des mosquées reste éprouvante et difficilement vivable pour l’ensemble des habitants », a-t-il fait remarquer, que la décision de fermeture des locaux commerciaux est venue accentuer le sentiment de déprime chez les jeûneurs.

Aussitôt les activités des magasins de vente d’articles ménagers, vêtements ou confiseries relancées que le rush caractérisant le mois de ramadhan a été constaté, à tel point que des consommateurs de tous bords semblent soudain avoir oublié la crise sanitaire, faisant fi des gestes barrières obligatoires pour éviter la contamination au coronavirus, a-t-il soutenu.

Son fils, un artisan boulanger, partage le même avis. « El Kala se réveille d’une léthargie, imposée pour protéger la santé publique mais il est nécessaire de continuer à observer scrupuleusement les règles d’hygiène et les mesures de distanciation sociale pour préserver la vie de tout un chacun », a-t-il soutenu pour sa part.

Si des citoyens respectent les règles de base pour ne pas être contaminés, nombreux sont ceux qui ne le font pas, pensant être à l’abri de tout risque.

Les magasins de confiserie traditionnelle et de pâtisserie, où les files d’attentes sont impressionnantes, sont à nouveau concurrencées par les revendeurs de qalb ellouz et de zalabia, à la grande joie des uns et des autres, a poursuivi l’artisan.

 

–Inquiétudes face au non respect des mesures de prévention–

De leur côté, plusieurs chefs de familles voient d’un mauvais œil la bousculade des acheteurs et la foule affluant de partout pour acquérir leurs « gourmandises », qui semblent être indispensables en cette période de ramadhan.

En dépit de la pandémie, les mesures de distanciation sociale et du port de bavettes pour se protéger sont moyennement respectées dans plusieurs localités, à l’image de Boutheldja et Ain El Assel, deux communes situées non loin du chef-lieu de wilaya.

Des personnes se bousculent dans la rue, ne semblant pas craindre ni pour leur vie ni pour celle des autres, ont dénoncé des citoyens.

Tahar, un habitant de Zitouna, de passage dans ces deux communes a témoigné de l’inconscience de certaines personnes. « Ils sont debout au beau milieu de la route, se bousculant devant les vitrines et vendeurs de légumes, d’herbes aromatiques et de zalabia, sans se soucier des risques de contracter du virus », a regretté cet enseignant, souhaitant que cette situation change promptement.

Inquiètes, certaines mères de famille, comme Zhor et Cheyma, entendent bouder les commerces tant qu’une discipline adaptée à la conjoncture sanitaire n’est pas observée par la plupart des habitants.

Rencontrées devant un magasin d’électroménagers situé devant leur lieu de résidence, elles ont soutenu avoir été sures que « l’assouplissement de ces mesures allait imposer un meilleur suivi des gestes barrières ».

« Des comportements à la hauteur des risques de contagion permettraient à tout un chacun de profiter de l’ambiance ramadanesque sans risque de contagion », ont-t-elles argué  

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