Le tribunal de El Harrach a récemment été le théâtre d’une audience judiciaire qui a attiré l’attention, portant sur une affaire de violation de marque déposée. La célèbre figure culinaire « Oum Walid », créatrice de la chaîne YouTube très populaire « Matbakh Oum Walid », a intenté une action en justice contre le propriétaire d’une usine de pâtes alimentaires pour exploitation abusive de son nom.
Les faits de l’affaire
« Oum Walid », suivie par plus de 13 millions d’abonnés, accuse un entrepreneur nommé « M.S. » d’avoir utilisé son nom de notoriété pour produire et commercialiser un produit de « dioul » (pâtes à brick) sous la marque « Oum Walid », ce qui constitue, selon elle, une infraction claire à sa marque déposée en 2014 auprès de l’Institut National Algérien de la Propriété Industrielle (INAPI).
Démarches juridiques
L’affaire remonte à 2021, lorsque « Oum Walid » avait adressé un avertissement officiel au défendeur pour lui demander de retirer le produit incriminé du marché. Malgré cela, le fabricant aurait continué à produire et à vendre le « dioul » sous la marque contestée, prolongeant cette activité jusqu’au Ramadan 2023, causant, selon la plaignante, des préjudices financiers et moraux.
Témoignage du conjoint
Lors de l’audience, le mari de « Oum Walid », qui la représentait en son absence, a témoigné sur l’impact négatif de cette affaire sur leur famille. Il a précisé que plusieurs tentatives de règlement à l’amiable avaient été faites, notamment un délai de six mois accordé au défendeur pour arrêter la production. Cependant, ces efforts sont restés vains.
Défense du défendeur
Le propriétaire de l’usine, « M.S. », rejette les accusations. Il affirme avoir enregistré sa propre marque « Pâtes Oum Walid » en 2017 auprès de l’INAPI et prétend que l’institut avait validé l’enregistrement après des vérifications. Il argue également qu’il n’était pas au courant d’une marque préexistante portant le même nom.
Son avocat soutient que la législation commerciale lui permettait de commencer la production après le dépôt de sa demande d’enregistrement. Il ajoute qu’en 2023, le défendeur avait reformulé une demande de validation de marque auprès de l’INAPI après un refus initial.
Requêtes des parties
Le procureur a demandé l’application de sanctions maximales contre le défendeur, tandis que l’avocat de « Oum Walid » a exigé un dédommagement d’un milliard de centimes et le remboursement de la caution versée.
Un enjeu pour la crédibilité et la légalité
La défense de « Oum Walid » insiste sur l’impact négatif de l’utilisation illégale de son nom sur sa réputation et sa crédibilité, tandis que le défendeur maintient que sa marque est légalement enregistrée et qu’il n’avait aucune intention de nuire.
Attente du verdict
La décision du tribunal, qui doit être rendue prochainement, déterminera l’issue de cette bataille juridique complexe et l’avenir des deux marques en conflit.
Un rappel sur l’importance de la protection des marques
Cette affaire illustre l’importance de la protection des marques déposées en Algérie dans un contexte de croissance économique et de multiplication des marques personnelles. Elle met également en lumière les défis liés à l’enregistrement des marques et à la transparence dans le secteur commercial, soulignant la nécessité de respecter les réglementations pour garantir une concurrence loyale et équitable.
Oum Walid, célèbre chef de la cuisine algérienne, demande 1 milliard de centimes à un producteur de dioul