Réalisation de bavettes: l’innovation dans l’artisanat de confection, un créneau à prendre en considération

TIZI-OUZOU – L’innovation que connait le secteur de l’artisanat de confection durant cette pandémie du nouveau coronavirus et ses perspectives au plan économique est à prendre en considération, pour la développer et l’inscrire dans la durabilité, a indiqué, jeudi à l’APS le docteur en économie, Chenane Arezki.

Ce Maître de Conférences de classe A, à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, a observé que depuis la propagation de la pandémie du covid-19, et devant le manque de moyens de protection contre ce virus, « on assiste au développement d’une dynamique de la confection artisanale pour répondre à la demande croissante en bavettes et masques ».

La confection artisanale a toujours constitué un savoir-faire local de « grande importance » à travers le territoire national où chaque localité dispose de certaines spécificités et durant cette crise sanitaire « Nous avons constaté une dynamique enclenchée par la société civile encadrée par les associations via les femmes artisanes dans le domaine de la confection ».

« Ces artisanes ont pu introduire de l’innovation dans leur métier de confection, en réalisant des moyens de protection contre la propagation du coronavirus », a-t-il ajouté.

Le secteur de l’artisanat dans son ensemble est à la fois pourvoyeur de ressources mais aussi créateur d’emplois et fait vivre des familles via les revenus qu’il génère, a rappelé Dr. Chenane. « Cependant, pour permettre de développer justement ce secteur, il faudrait à notre sens essayer d’abord d’identifier les domaines d’activité liés à l’artisanat qu’il convient de développer », a-t-il souligné.


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Ce docteur en économie a indiqué que la promotion de l’artisanat peut se faire de deux manières. La première consiste à identifier les véritables acteurs disposant d’un savoir-faire dans différents domaines (tissage, poterie, vannerie, pêche) à l’effet d’aller vers la structuration des filières artisanales. La seconde passe par l’identification des ressources, c’est-à-dire les matières premières et du potentiel existant pour le mettre en valeur », a-t-il expliqué.

« C’est là au fait, la démarche qu’il convient de suivre si l’on veut véritablement développer les filières artisanales. De même, il est urgent d’inscrire cette démarche dans le cadre des structures de l’économie sociale et solidaire et considérer dans un premier temps l’artisanat comme un moyen de subsistance et de création de richesses et de revenus.

C’est ainsi que l’on peut même accompagner la femme rurale dans ses projets innovants qui s’insèrent dans le cadre de l’artisanat ».

Ceci passe « inévitablement » par l’assouplissement des contraintes bureaucratiques et l’accompagnement technique et financier dans le cadre de la création d’une banque dédiée à l’artisanat, a-t-il souligné en relevant que « le tissage et la confection industriels peuvent constituer un créneau qu’il faudra développer dans cette perspective ».

Dr Chenane a préconisé de faire un état des lieux des actions réalisées dans le cadre de cette pandémie en ce qui concerne l’industrie artisanale et sa résurgence pour l’inscrire dans la durabilité. « Les pouvoirs publics doivent mettre en œuvre une politique publique dédiée au secteur de l’artisanat indépendamment des considérations festives et folkloriques, en réexaminant la pratique de l’artisanat dans toutes ses formes à l’effet d’intégrer la vision innovatrice dans la durabilité », a-t-il insisté.

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