Le Chef du service d’oncologie médicale au centre Pierre et Marie Curie d’Alger (CPMC), Professeur Kamel Bouzid s’est «félicité» de cette décision qui sert, en premier lieu, le malade, notamment dans les centres souffrant d’une surcharge et d’un grand retard dans la fixation des rendez-vous.
Les solutions existent….
Le spécialiste propose d’accompagner le système de cette plateforme numérique de gestion des rendez-vous, au niveau du ministère, d’un système d’urgence spécial destiné aux Centres anti-cancer (CAC) qui sont capables et prêts à accueillir un certain nombre de malades.
Les solutions existent à condition qu’il y ait «une bonne organisation des rendez-vous de radiothérapie », précise Pr Bouzid, qui prévoit une amélioration de cette opération devant permettre aux malades d’accéder à leur droit à ce soin dès septembre 2020.
Pour sa part, la présidente de l’Association «Nour El-Doha », Samia Kasmi s’est dit «satisfaite» du lancement de cette plateforme numérique, proposant l’implication d’autres secteurs, à l’instar du ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la Femme, ainsi que la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS) dans la prise en charge des malades, particulièrement dans les régions du Sud.
Pour faciliter cette mission au ministère de la Santé, Mme Kasmi a appelé les responsables de la CNAS à contribuer au remboursement du billet d’avion des assurés sociaux et ayants-droit atteints de cancer qui se déplacent des wilayas du Sud pour une radiothérapie, à l’instar de ce qui était en vigueur dans les années 90 en matière de transfert des malades du sud au nord.
Saluant cette initiative à même d’alléger les souffrances des malades, Pr Messaoud Zitouni, chargé du suivi de l’évaluation du Plan national anti-cancer 2015/2019 a mis l’accent sur l’impératif «d’organiser et d’aménager les CAC dans les régions du Sud qui accueilleront les malades des régions du Nord pour la radiothérapie».
La question du suivi des malades soulevée
Selon l’expert, quelques CAC dans le Sud manquent de moyens humains qualifiés tels que les spécialistes en maintenance des équipements médicaux, mais également de certaines spécialités médicales, rendant ainsi difficile le suivi des malades en cas de complications liées à la radiothérapie.
La question du suivi des malades, une fois retournés chez eux, à l’issue des séances de radiothérapie a été également soulevée par Pr. Zitouni qui avait attiré l’attention du ministère de la Santé sur la nécessité d’élaborer une cartographie des CAC dans le Sud au profit des régions à faible densité démographique.
Mettant l’accent sur l’obligation de renforcer certains Centres par des moyens de transport, le spécialiste a jugé impératif l’ouverture d’autres centres anti-cancer notamment à Alger pour désengorger l’unique structure actuellement existante, à savoir le CPMC.
De son côté, le président de l’Association d’aide aux cancéreux El-Fajr, Dr. Djamel Kadoum a qualifié la plateforme numérique lancée récemment par la tutelle de «bonne décision» favorisant, selon lui, une coordination entre les différents CAC répartis sur le territoire national.
Aussi, a-t-il exhorté les responsables à une meilleure coordination entre les CAC et les centres d’hébergement réservés par les associations aux malades.
L’expert cite, à ce propos, les deux espaces d’hébergement pour les cancéreux aux Eucalyptus à Alger (15 lits) et à El Oued (40 lits) qui demeurent malheureusement mal exploités par manque de coordination.
A noter que les rendez-vous pour les séances de radiothérapie au sein des CAC subissant une forte pression s’étendent jusqu’en 2021, alors que les malades espèrent obtenir grâce à la nouvelle plateforme un rendez-vous dans les délais les plus courts.
Pour rappel, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a lancé mardi dernier une plateforme numérique destinée à organiser les rendez-vous de radiothérapie pour les cancéreux et à assurer leur répartition équitable sur les CAC.
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