Prisonniers sahraouis: la LPPS dénonce les conditions extrêmes dans les prisons marocaines

Prisonniers sahraouis: la LPPS dénonce les conditions extrêmes dans les prisons marocaines

 LAAYOUNE occupée – La Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis (LPPS) a appelé les organisations internationales à intervenir face aux conditions extrêmes de détention que les prisonniers sahraouis subissent dans les geôles marocaines, où ils purgent des peines imposées lors de simulacres de procès, avec des aveux obtenus sous la contrainte et la torture.

Dans son rapport de 2023 sur la situation des prisonniers sahraouis dans les prisons de l’occupation marocaine publié dimanche, la LPPS a indiqué que ces prisonniers, dont la plupart se trouvent dans des prisons situées à plus de 1 000 kilomètres de leurs terres et de leurs familles, subissent la répression du régime marocain qui refuse de respecter ses obligations légales et internationales en matière de droits de l’Homme.

La LPPS considère que le transfert des prisonniers sahraouis vers les prisons marocaines constitue « une forme de vengeance contre eux et leurs familles et une violation flagrante du droit international, notamment des Conventions de Genève relatives aux détenus dans les territoires occupés ».

Dans ce contexte, elle appelle à une « intervention internationale urgente pour empêcher le Maroc de transférer des prisonniers politiques sahraouis vers des prisons situées au Maroc, les expulsant ainsi de leur patrie, violant leur statut de citoyens d’un territoire occupé ».

Les conditions de vie difficiles des détenus sahraouis sont un crime « assimilable à des crimes contre l’humanité », compte tenu du mépris dont fait preuve l’administration pénitentiaire marocaine, qui « ignore les plaintes légitimes des détenus sahraouis », affirme l’ONG.

Le rapport décrit des cas de prisonniers sahraouis qui manquent de soins, sont privés du droit de visite des membres de leurs familles et avocats, et font l’objet de mauvais traitements et de violence par le personnel pénitentiaire. Certains sont soumis à des conditions « inhumaines » dans les cellules d’isolement.

En 2023, la LPPS a enregistré un total de 23 grèves de la faim, qui ont duré entre 48 heures et 36 jours consécutifs, en réaction à ces conditions  extrêmes.

La Ligue considère que les organisations internationales doivent protéger les prisonniers politiques sahraouis et que le Comité international de la Croix-Rouge doit assumer sa responsabilité à l’égard des prisonniers sahraouis.

Elle appelle également à faire pression sur l’Etat marocain pour qu’il mette fin à la détention des militants sahraouis, dont le droit à un procès équitable doit être garanti par un mécanisme international indépendant, et appelle l’Union africaine à faire pression sur le Makhzen pour qu’il libère les prisonniers politiques sahraouis.

Depuis trois ans et trois mois, une manifestation est organisée tous les lundis par le Mouvement des prisonniers politiques sahraouis (MPPS) devant le siège du ministère des Affaires étrangères espagnol à Madrid, pour demander à l’Espagne, puissance administrante du Sahara occidental, d’intervenir auprès des autorités marocaines afin de libérer une quarantaine de prisonniers politiques sahraouis qui purgent des peines allant jusqu’à la réclusion à perpétuité.

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