Pr Seradji Zoubida, chef de service ORL du CHU d’Oran ou lorsque la volonté et l’humanité fusionnent

ORAN- Grace à une volonté de fer, l’amour du travail et l’humanité, l’individu devient capable de relever tous les défis, même les plus difficiles. C’est le cas du Pr Zoubida Seradji, chef du service ORL relevant du CHU d’Oran, qui a réussi en un court laps de temps à rendre l’espoir aux malades malentendants, notamment les enfants.

Armée de son stéthoscope et d’un appareil pour examiner les oreilles, le Pr Seradji inspecte toutes les salles du service qu’elle dirige, questionnant des malades et prenant des nouvelles d’autres, sans répit et sans lassitude.

Malgré toutes ses obligations universitaires et familiales, Zoubida Seradji tient à être présente au service presque tous les jours de la semaine, pour des interventions chirurgicales, des consultations médicales ou des suivis personnels des cas urgents. Au cours de ses tournées quotidiennes, elle tient à rendre visite à ses malades opérés, notamment les enfants qui font l’objet d’une attention très particulière. « La perte d’un sens aussi important que l’ouïe risque d’exclure ces enfants de la société », estime-t-elle.

Depuis 2017, année de sa nomination à la tête du service ORL, la spécialiste a eu à faire face à un grand défi : celui du lancement de l’implant cochléaire, une opération minutieuse, compliquée et très couteuse, qui n’a été pratiquée qu’un nombre limité de fois durant ces dix dernières années.

« C’est un grand défi, mais avec l’équipe médicale et paramédicale du service, nous avons tenu à le relever, car l’implantation cochléaire est une opération minutieuse. Le médecin doit lui consacrer beaucoup de temps, surtout durant la période postopératoire pour le suivi, le contrôle et la réadaptation, avec l’aide de psychologues, d’orthophonistes et d’appareils », a expliqué à l’APS la spécialiste.

Et d’ajouter : « Je ne me suis lancée dans cette aventure avec mon équipe, qu’après une solide préparation et la mobilisation de tous les moyens humains et matériels nécessaires, en collaboration avec la direction générale du CHU d’Oran qui a été à notre totale disposition ».

Le Pr Seradji Zoubida reconnaît que « les débuts étaient très difficiles, car l’implant cochléaire n’était pas disponible, mais nous avons défié le temps jusqu’au moment où nous avons prouvé que nous étions capables de réaliser cette intervention aisément et dans de très bonnes conditions ».

Redonner l’espoir aux enfants, principal défi

Pour cette spécialiste, la satisfaction que procure une intervention réussie est incommensurable. « L’espoir que je décèle dans les yeux des parents, qui attendent de moi et de ma jeune équipe de sortir leurs enfants du monde du silence, est la plus grande motivation ».

« C’est aussi l’espoir d’une vie meilleure à travers une plus grande intégration dans la société. C’est le but de notre travail et notre vœu est de voir ces enfants vivre sans aucun problème ou malformation », a-t-elle poursuivi.

Lors des examens médicaux, la spécialiste se comporte avec les jeunes malades comme elle le ferait avec ses propres enfants. Le résultat se reflète dans leur sourire et leur complicité avec elle, ne prêtant aucune attention aux appareils médicaux durant les examens.

D’autre part, le Pr Zoubida Seradji indique qu’elle ne fait aucune distinction entre les malades. « Nous avons relevé le défi de prendre en charge tous les malades et leurs familles qui nous sollicitent. Notre plus grand challenge est d’assurer ces opérations d’implants cochléaires au point d’en finir avec les listes d’attente. Nous travaillons d’arrache pieds pour être à la hauteur de cette responsabilité », a-t-elle affirmé.

Les parents des enfants soulignent, pour leur part, que le Pr Seradji est une femme qui a surmonté les obstacles pour leur rendre espoir et à leurs enfants d’une vie meilleure et sans maladie.

Venu de la wilaya de Tiaret, un père de deux garçons (2 et 10 ans) sourds et muets depuis la naissance, ne tarit pas d’éloges sur la spécialiste, qui a lui a redonné l’espoir de voir ses enfants retrouvés l’ouie et la parole.

« Le professeur avait lancé via une association, un appel sur les réseaux sociaux invitant les parents ayant un enfant sourd et muet ou malentendant à se rapprocher de son service pour des examens médicaux dans la perspective d’une intervention pour un implant cochléaire », se souvient-il.

« En l’espace de deux mois seulement, mes deux enfants ont été examinés et ont été opérés avec succès. Le mérite revient à madame Seradji », lance-t-il reconnaissant.

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