Poste frontalier « Tindouf-Zouerate »..un grand pas vers la concrétisation de l’intégration africaine

Poste frontalier "Tindouf-Zouerate"..un grand pas vers la concrétisation de l'intégration africaine

ALGER – Des académiciens et analystes politiques mauritaniens ont affirmé que l’inauguration des deux postes frontaliers de Tindouf (Algérie) et de Zouerate (Mauritanie) constituait un grand pas vers la concrétisation de l’intégration africaine, soulignant que cette route renforcera davantage le rôle de l’Algérie dans la réalisation du développement durable dans la région et le renforcement de la coopération sécuritaire entre les pays voisins à l’effet d’instaurer la stabilité au nord de l’Afrique.

Dans une déclaration à l’APS, l’écrivain et analyste politique mauritanien, Boune Oueld Bahi, a mis en avant l’importance « stratégique majeure » de l’ouverture de ce poste entre les deux pays, qui traduit, a-t-il dit, « une vision sérieuse algéro-mauritanienne pour le renforcement des relations bilatérales et de la coopération économique et stratégique ».

Le poste frontalier entre les deux pays est à même « d’ouvrir à l’Algérie une voie vitale vers les profondeurs de l’Afrique, tout en reliant la Mauritanie au marché algérien et aux marchés du monde à travers la méditerranée », a ajouté M. Boune Oueld bahi.

L’inauguration du poste frontalier par les présidents des deux pays revêt « une symbolique politique », témoignant du partenariat stratégique enraciné entre les deux parties.

Il s’agit, en outre, d’un message clair que la coopération algéro-mauritanienne est une décision « souveraine et politique » témoignant de la bonne intention des dirigeants des deux pays d’aller de l’avant pour la réalisation de l’intégration africaine, a souligné l’écrivain mauritanien.

Au regard des mutations et des évolutions que connait la région de l’Afrique du Nord et du Sahel plus précisément, M. Boune Ould Bahi a estimé que  » ce passage a désormais une grande importance quant au renforcement des Etats voisins, à l’effet de relever les défis imposés par la conjoncture, y compris l’instabilité de la région avec la prolifération du crime organisé, des groupes terroristes et de la migration clandestine, en sus des mutations internationales actuelles, dont les contours ne sont pas clairs à ce jour ».

« L’Algérie en tant qu’Etat pivot, peut aujourd’hui exploiter cette position stratégique et importante en vue d’aplanir les obstacles entravant le développement, à travers la facilitation de l’échange commercial, du mouvement des capitaux, et des déplacements des citoyens ».

De son côté, l’analyste politique mauritanien spécialiste des affaires africaines, M. Soltane El Bane a rappelé les relations algéro-mauritaniennes profondes traduites par le grand intérêt porté par le Président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El-Ghaznaoui, à l’Algérie depuis son accession au pouvoir.

« Le lancement par les deux présidents de nombre de projets, notamment l’inauguration des postes frontaliers et la réalisation de la route reliant Tindouf (Algérie) et Zouerate (Mauritanie) sur une distance de 750 km, est une affirmation, par la plus haute autorité de l’Etat, de l’importance de poursuivre le développement des relations bilatérales en vue de préserver la stabilité et de renforcer les relations économiques et commerciales entre les deux voisins via le lancement du projet de la zone franche », a souligné l’analyste.

L’analyste politique a, en outre, mis en avant l’importance du projet dans le développement des relations entre les deux parties, soulignant que « la Mauritanie, qui s’attèle à jeter les passerelles de coopération commerciale et à renforcer les opportunités d’investissement au plan régional, a besoin aujourd’hui des partenaires économiques pour l’exportation de l’énorme richesse maritime qu’elle recèle, dont la capacité d’exportation annuelle est estimée à 1.8 millions de tonnes, alors que seulement 1.2 millions de tonnes a été exportée dernièrement ».

Il a expliqué que l’Algérie entendait, quant à elle, « bénéficier des marchés émergents en Mauritanie qui ouvrent une voie générale et stratégique au profit des entreprises algériennes pour accéder à la région de l’Afrique de l’Ouest, à la lumière de la valeur des échanges commerciaux qui n’a eu de cesse d’augmenter et qui sera, selon les prévisions, revue à la hausse avec l’ouverture du nouveau poste frontalier à même de lever de nombreux obstacles, pour ne citer que celui des transferts financiers ».

Pour l’écrivain et avocat mauritanien, Mohamed Ould Amine, la démarche entreprise par le président de la République M. Abdelmadjid Tebboune est « une grande décision de solidarité, en ce sens que le financement par l’Algérie d’une transsaharienne assez onéreuse reliant les réseaux routiers algériens et mauritaniens, ainsi que la suppression des droits douaniers imposés aux produits d’origine mauritanienne contribueront à l’ouverture de marchés importants et prospères ».

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