Pillage des ressources naturelles du Sahara occidental: le Polisario exhorte la société australienne « Fortescue » à mettre fin à son implication

CANBERRA  – Le représentant du Front Polisario en Australie, Kamal Fadel, a exhorté la société « Fortescue » à mettre fin à son implication dans le pillage des richesses naturelles sahraouies, mettant en garde contre les conséquences juridiques de la poursuite de ses activités au Sahara occidental occupé.

Dans une longue interview publiée par le site australien « News.com », le diplomate sahraoui a demandé au célèbre homme d’affaires et milliardaire John Andrew Henry Forrest, propriétaire de la compagnie « Fortescue » de cesser ses activités dans les territoires occupés, affirmant que ces investissements contribuent à « perpétuer une occupation brutale qui porte atteinte aux droits du peuple sahraoui » et à « armer l’armée marocaine d’occupation », renforçant, ainsi, « un fait accompli que le Maroc veut imposer par la force ».

Selon le représentant du Front Polisario, ces investissements « violent le droit international et encouragent le régime d’occupation marocain à poursuivre son manque de coopération avec l’ONU et à défier la communauté internationale », rappelant l’ampleur du pillage qui affecte les ressources naturelles du Sahara occidental, notamment son phosphate, ses ressources halieutiques et les énergies renouvelables.

Il a critiqué, à ce titre, le projet conjoint mené par la société australienne avec l’Office chérifien du phosphate (OCP) pour produire des engrais verts, considérant qu’il « sapait le processus de paix de l’ONU et prolonge les souffrances du peuple sahraoui ».

Dans son dernier rapport, publié en mai, l’Observatoire international Western Sahara resource watch (WSRW) a dénoncé le Maroc qui continue de s’accaparer les bénéfices de phosphate exploité illégalement au Sahara occidental occupé, précisant que 1,6 million de tonnes de ce minerai ont été exportées à partir de ce territoire en 2023.

Selon cet Observatoire, le phosphate est l’une des principales sources de revenu du gouvernement marocain au Sahara occidental occupé.

D’ailleurs, le Maroc détient, aujourd’hui, 31% des parts du marché mondial du phosphate grâce à l’exploitation illégale des mines de phosphates du Sahara occidental, situées à Bou Craa à 100 kilomètres au sud de Laâyoune occupée. Les réserves sont estimées à 3 milliards de tonnes et les gisements s’étendent sur 250 km2.

Le Front Polisario, en tant que représentant du peuple sahraoui, se bat depuis quelques années devant les tribunaux pour protéger les ressources naturelles du Sahara occidental du pillage. Il est soutenu par une quarantaine d’organisations internationales, principalement par le  WSRW dont l’action a permis, en 2017, de bloquer dans les ports de Panama et du Cap de Bonne-Espérance des navires qui transportaient le phosphate sahraoui.

L’année suivante, aucun navire chargé de phosphate en provenance du Maroc n’a transité par le cap de Bonne-Espérance ou par Panama.

C’est dire que la stratégie adoptée, ces dix dernières années, par le Front Polisario s’avère payante.

Il a réussi à obtenir gain de cause devant le Tribunal et la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), parvenant même à faire annuler des accords de partenariat entre l’UE et le Maroc en raison de l’inclusion du territoire du Sahara occidental dans ces accords.

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