Ce vendredi matin, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 41,03 dollars à Londres, en hausse de 2,60% par rapport à la clôture de jeudi.
A New York, le baril américain de WTI pour le mois de juillet gagnait 1,90%, à 38,12 dollars.
Les prix du pétrole s’apprêtent à terminer la semaine sur une note positive « grâce aux réductions de la production et aux signes d’amélioration de la demande, notamment en carburant » avec le déconfinement progressif des Etats, a expliqué Fiona Cincotta, analyste.
« Le marché attend désormais, éventuellement ce samedi, la prolongation des coupes des membres de l’Opep+ », a-t-elle ajouté.
Si un accord préliminaire de prolongation d’un mois, en juillet, des réductions de leur production par les signataires de l’Opep+ fait consensus auprès des analystes, un certain flou entoure toujours la prochaine réunion – virtuelle – des ministres de l’organisation.
La date d’abord: le sommet est toujours inscrit aux 9 et 10 juin, mais certains observateurs de marché évoquent ce week-end et d’autres penchent pour un report autour de la mi-juin.
La durée ensuite, la prolongation du retrait du marché des 9,7 millions de barils par jour, décidé en avril, au-delà de juin, pourrait aller jusqu’à six mois pour les plus optimistes.
« Même si les réductions de production sont prolongées, la question de la conformité (entre les engagements pris par les pays et leur mise en oeuvre, NDLR)se pose toujours », a complété Mme Cincotta.
Le sujet du respect de leurs quotas de coupe par l’ensemble des pays signataires de l’accord est au cœur des négociations entre les deux poids lourds, l’Arabie saoudite et la Russie.
Pour le moment, l’Irak et le Nigeria notamment sont à la traîne, « par le passé, les hésitations de l’Opep+ auraient entraîné des corrections à la baisse beaucoup plus importantes des cours du pétrole », complète Jeffrey Halley, analyste, y voyant le signe que les marchés sont « confiants ».
l’Opep+ avance sa vidéoconférence ministérielle à samedi
L’Opep et ses principaux partenaires, dont la Russie, ont décidé, vendredi, d’avancer à samedi leur réunion par visioconférence, prévue la semaine prochaine, et destinée à évaluer l’accord de limitation de production décidé en avril.
Cette réunion entre les ministres du pétrole des 13 pays membres de l’Organisation des exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs dix alliés extérieurs au cartel (Opep+) devait se tenir les 9 et 10 juin.
Une source proche de l’organisation, a indiqué la réunion aura lieu par visioconférence, les participants ne pouvant se déplacer à Vienne, siège de l’Opep, dans le contexte de la pandémie mondiale.
Les cours du brut sont sous forte pression en raison des restrictions mises en place à travers le monde pour enrayer la propagation du nouveau coronavirus.
Dans un contexte d’offre surabondante, la demande de pétrole pour les transports ou l’industrie est elle en chute libre depuis le début de l’année.
Pour limiter la baisse des prix et s’adapter à la baisse de la consommation, l’Opep+ retire du marché, depuis le 1er mai et jusque fin juin, 9,7 millions de barils par jour (mbj).
Selon les termes de l’accord passé le 12 avril, cette mesure, exceptionnelle par son ampleur, doit être progressivement assouplie à partir de juillet et la réduction passerait à 7,7 mbj de juillet à décembre.
L’un des enjeux de la réunion de samedi sera d’examiner le scénario d’une prolongation, au-delà du mois de juin, de la baisse drastique de 9,7 mbj.
Un accord entre tous les partenaires sur une extension de ce quota sera difficile à obtenir et laisse présager de tractations compliquées.
L’Algérie, qui préside actuellement l’Opep, avait proposé d’avancer la date de la conférence afin, selon les analystes, de mieux synchroniser les décisions des producteurs d’or noir avec le calendrier des transactions sur le marché du pétrole.
Pétrole : le Brent à plus de 78 dollars