ALGER – La production halieutique nationale a été estimée à près de 112.000 tonnes, durant les 11 premiers mois de l’année 2023, soit une croissance de 2% par rapport à la même période de l’année dernière, a annoncé jeudi le ministre de la Pêche et des Productions halieutiques, Ahmed Badani.
Lors d’une réunion d’évaluation du bilan des activités du secteur pour l’année 2023, M. Badani a souligné que cette production, recensée à la fin novembre dernier, englobait la richesse halieutique, l’aquaculture et la pêche au thon rouge.
Le secteur de la pêche envisage d’augmenter la production l’année prochaine, en se basant sur l’aquaculture pour réaliser un équilibre, la richesse halieutique étant en baisse en Méditerranée, a poursuivi le ministre, arguant que son secteur aspirait à atteindre 15.000 tonnes de poissons produits en aquaculture et 120.000 tonnes de la pêche.
La moyenne des poissons produits de la pêche s’est fixée à 100.000 tonnes depuis trois décennies, alors que le nombre de la population est en hausse, d’où l’impératif de réaliser un équilibre pour atteindre 200.000 tonnes à travers l’aquaculture, a-t-il ajouté.
M. Badani a mis l’accent, dans ce sillage, sur la nécessité de préserver les ressources halieutiques dans le cadre du développement durable, ajoutant qu' »aucune nouvelle autorisation de pêche n’a été accordée depuis des années ».
Pour ce qui est de l’aquaculture, l’Algérie compte 42 fermes aquacoles dont deux (2) créées en 2023, selon les chiffres avancés par le ministre qui a fait état du lancement de nouveaux projets. Le dernier en date concerne l’installation de cages flottantes au niveau de deux fermes agricoles à Ain Taya (Alger), premier projet du genre en Algérie, a-t-il poursuivi.
Le premier responsable du secteur a rappelé l’ensemencement de 21.500.000 alevins dans des cages flottantes en 2023 contre 19 millions en 2022, soit une hausse de 2,5 millions d’alevin.
Le nombre de fermes aquacoles des eaux douces a atteint 51 fermes dont 10 nouvelles crées en 2023, a-t-il fait savoir, révélant que 52 nouveaux projets en cours de réalisation.
S’agissant de la construction de bateaux pour la promotion de la pêche en haute mer, M. Badani a fait état de trois grands navires de 35 mètres réalisés par des compétences locales dont un navire livré en 2023, outre 12 autres en cours de construction dont un de 42 mètres pour la première fois en Algérie.
S’agissant de la formation et du développement des ressources humaines, le ministre a fait savoir que le nombre d’étudiants formés dans les différentes écoles et instituts du secteur a atteint 12.515 étudiants, en plus de 2.092 agriculteurs et jeunes ayant bénéficié de la formation dans le domaine de l’aquaculture intégrée avec l’agriculture.
M. Badani a estimé que le secteur avait connu une forte dynamique ces derniers temps, grâce à « la grande attention que lui accordent les autorités publiques, compte tenu de son importance dans la contribution au développement de l’économie nationale et au renforcement de la souveraineté et la sécurité alimentaire du pays », affirmant que le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait accordé plusieurs mesures incitatives à travers les décisions décrétées ces dernières années, citant à titre d’exemple: l’octroi de foncier aux ateliers de construction et de réparation de bateaux à l’intérieur et à l’extérieur des ports de pêche, l’autorisation d’importation des moteurs et des bateaux usagés de moins de (5) ans en vue d’augmenter les capacités de production.
Le ministre a cité, également, les avantages fiscaux accordés aux activités d’aquaculture et l’exemption de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et sa réduction pour l’activité de transformation.
En outre, il a relevé l’enregistrement de plusieurs projets dans le cadre de l’investissement public dans le PLF-2024, dont l’aménagement des zones d’activités pour l’aquaculture et l’aménagement des sites d’amerrissage au profit des petits pêcheurs, en sus de la mise en place d’un cadre légal permettant la création de coopératives, avec le développement de mécanismes de protection sociale pour les pêcheurs.
De plus, le cadre juridique permettant aux professionnels de bénéficier du mécanisme de validation des acquis de l’expérience professionnelle (VAEP) a été mis en place, a-t-il dit, ajoutant que cette opération sera lancée d’ici la fin de l’année, ce qui permettra à 5.000 pêcheurs ne disposant pas d’attestation d’en bénéficier.
En ce qui concerne l’attention portée aux pêcheurs, le ministre a insisté sur l’engagement du président de la République et son intérêt pour les pêcheurs professionnels, en ordonnant l’amélioration de leurs conditions de travail dans les ports et la prise en charge de leurs préoccupations, soulignant la prise en charge immédiate des pêcheurs des ports de Tipasa affectés par les conditions météorologiques du 25 mai dernier, où 811 pêcheurs ont bénéficié de cette allocation pendant 6 mois pour un montant total de près de 122 millions Da, ainsi que l’indemnisation de 70 propriétaires de navires pour un montant dépassant les 53 millions de Da.
Au terme de son exposé sur le bilan du secteur, le ministre a annoncé la tenue, à Oran du 8 au 11 février 2024, de la 9e édition du Salon international de la pêche et de l’aquaculture, appelant tous les cadres du secteur à ne ménager aucun effort pour assurer le succès de cet événement économique important, qui comprendra des ateliers, des conférences internationales, régionales et nationales, et offrira l’occasion de mettre en valeur les potentialités du secteur et d’attirer de nouveaux investissements.
Pêche : le secteur aspire à doubler la production halieutique d’ici 2030