Pays d’Afrique centrale : nécessité d’agir sur le développement de capacités adaptées aux réalités économiques

ALGER- Les pays d’Afrique centrale devraient mettre en œuvre des programmes de développement de compétences et de capacités nouvelles adaptées aux réalités économiques, a recommandé la Banque africaine de développement (BAD) dans un communiqué publié sur son site web.

« Confrontés à des prévisions de croissance revues à la baisse en raison de la pandémie de Covid-19, les pays d’Afrique centrale devraient mettre en œuvre des programmes de développement de compétences et de capacités nouvelles adaptées aux réalités économiques actuelles et à venir, selon les Perspectives économiques en Afrique centrale 2020 de la BAD présenté, en fin de la semaine », a précisé l’instituion panafricaine dans son communiqué.

Avant la pandémie, la Banque tablait sur une croissance de 3,5% du PIB réel de l’Afrique centrale en 2020. Depuis, le taux a été révisé à -2,5% dans la version le plus optimiste, soit une perte de 6,1 points de pourcentage, et à -4,3% dans le cas le plus pessimiste, soit une perte de 7,8 points.

En 2019, l’Afrique centrale a enregistré un taux de croissance de 2,8%, contre 3,2% pour la moyenne continentale.Selon le rapport de la BAD, l’absence de diversification des économies, la faiblesse du capital humain, le manque d’emplois décents et de compétences appropriées sont des défis majeurs pour l’Afrique centrale.

A cet effet, la BAD recommande la mise en œuvre de programmes de développement des compétences et des capacités nouvelles adaptées aux réalités économiques, qui s’appuient sur l’éducation et la formation d’une part, et la santé et la protection sociale, d’autre part.

Le rapport relève des dynamiques différentes sur la structure des emplois en fonction de l’activité économique principale des pays concernés.

Les pays dits « agricoles » (Cameroun, République centrafricaine, RD Congo et Tchad) ont de faibles taux de chômage mais des taux très élevés de sous-emploi, de travail informel et de vulnérabilité, tandis que les pays « pétroliers » (Congo, Gabon et Guinée équatoriale) ont des taux de chômage relativement élevés, mais avec des emplois informels et une précarité plus réduite, selon la BAD.

Le rapport note aussi une inadéquation de l’offre de formation aux besoins réels des économies, et un faible niveau de financement public du système d’éducation et de formation.Il appelle , dans ce cadre, les Etats à prendre des mesures sanitaires et économiques appropriées pour contenir la pandémie, consolider la paix, la sécurité et la stabilité, et renforcer la gouvernance économique.

Le rapport recommande également la promotion des financements innovants pour l’éducation et la formation des jeunes et des femmes, l’amélioration de l’accès au financement, à l’énergie, et le développement des infrastructures.

A l’endroit des partenaires au développement, le document suggère qu’au-delà du financement de la réponse à la pandémie, leurs efforts devraient porter sur la conception et le financement de plusieurs aspects dont, l’étude de l’identification des secteurs à fort potentiel de création d’emplois et connaissant un déficit en compétences , appui à la mise en place et au renforcement des systèmes d’assurance-maladie universelle , appui à la mise en place des politiques de renforcement du contenu local pétrolier, gazier et minier et appui à la mise en place de fonds de promotion de l’entreprenariat dans le secteur de l’agro-industrie .

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