Palestine: MSF appelle à un cessez-le-feu immédiat à Ghaza

PARIS – L’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) a appelé mardi à un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza, « condition sine qua non » pour organiser la réponse humanitaire et question d' »urgence vitale » pour la population palestinienne.

MSF a décrit une « situation humanitaire catastrophique » dans le territoire occupée en proie à « une guerre totale », selon la directrice de l’organisation, Claire Magone.

« La population est exsangue et les secouristes pratiquement impuissants. Face à l’hécatombe, un cessez-le-feu relève de l’urgence vitale », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse au siège de l’organisation à Paris.

« Aujourd’hui, il n’y a que des signes d’humanité en trompe-l’œil et des discussions dilatoires », a-t-elle dénoncé.

MSF, qui compte quelque 300 employés palestiniens, a pu faire évacuer il y a quelques jours ses 22 membres expatriés, mais espère faire rentrer très rapidement une nouvelle équipe.

« La situation à Ghaza était intenable dès le début, aucun endroit n’est en sécurité, c’est une guerre totale, une tragédie sans échappatoire », a raconté Louis Baudoin-Laarman, responsable de la communication de MSF pour la Palestine, qui figurait parmi les évacués.

Il a évoqué « les bombes qui tombent partout », les camps de l’ONU surpeuplés où s’entassent des dizaines de milliers de déplacés dans des conditions désastreuses. « A Khan Younes (sud de la bande de Ghaza), il y avait quelque 45.000 personnes, huit toilettes, deux heures d’eau toutes les douze heures », a-t-il raconté.

A ses côtés, le responsable du programme Urgences de MSF, Michel-Olivier Lacharité, a évoqué le système de soins saturé. « Il y a 3.500 lits dans la bande de Ghaza dont 2.000 au nord, alors que les blessés sont selon les autorités de Gaza au nombre de 25.000 », a-t-il dit.

« Les hôpitaux sont traditionnellement des lieux de refuge à Ghaza, ce n’est plus le cas, il n’y a plus de lieux sanctuarisés », a-t-il poursuivi.

« Seul un cessez-le-feu peut permettre d’organiser les secours et permettre une réponse humanitaire », a-t-il insisté, relevant que quelque 500 camions d’aide sont entrés à Ghaza par la frontière égyptienne en un mois, alors qu’en temps normal ce nombre est quotidien.

A deux jours d’une conférence internationale sur la situation humanitaire à Ghaza organisée par la France, MSF a demandé que soient abordés « les vrais sujets, c’est à dire la nécessité absolue d’avoir des conditions qui permettent de déployer l’aide ».

« Si on ne parle que du nombre de camions ou du nombre d’acteurs, ce sera une discussion cosmétique, qui ne fera que retarder le vrai sujet, un cessez-le-feu », a déclaré M. Lacharité.

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