ORAN – Le musée des arts modernes d’Oran (MAMO), trois années après son inauguration, tente de se frayer une bonne place dans le paysage culturel de la capitale de l’Ouest du pays en dépit de l’absence d’un budget qui lui est propre et nécessaire à ses activités.
Le 21 mars 2017, le MAMO se distingue par un emplacement stratégique, situé au cœur même de la ville d’Oran, dans les anciens et spacieux locaux des ex-Galeries algériennes. Il s’agit du premier établissement muséal de la région Ouest du pays dédié aux arts modernes et contemporains. Il est situé à quelques encablures du Théâtre régional, de la célèbre place du 1er novembre, jouxtant l’hôtel de ville et ses deux imperturbables lions en bronze et du quartier populaire de Sidi El Houari, mémoire millénaire de la ville.
Les activités du MAMO se veulent une vitrine de la production artistique moderne et contemporaine des créateurs nationaux et étrangers. Ceux-ci viennent exposer leurs œuvres dans ces lieux ouverts à tous les courants et tendances artistiques et rencontrer un public connaisseur et friand d’échanges fructueux et enrichissants.
Les activités du musée s’étendent sur trois niveaux qui ont accueilli des expositions individuelles ou collectives, des activités marquant des dates et des événements-phares à dimensions nationales et culturelles comme les célébrations de l’année amazighe « Yennayer », le mois du patrimoine, les journées mondiales de la femme, de l’enfant et bien d’autres commémorations ayant drainé le grand public, en plus des expositions mises sur pied avec différents partenaires, comme le bureau local de l’union des arts culturels (UNAC) ou encore le centre culturel espagnol « Cervantes », comme le rappelle la responsable de l’établissement, Khadidja Benhaoua.
Le musée a également organisé d’importants événements dont la 4ème édition de la biennale méditerranéenne des arts modernes ou la 7ème édition du festival national des arts plastiques. Autant de rendez-vous ayant marqué la scène artistique et culturelle locale.
Un pôle de rayonnement
En dépit de ces « succès » à inscrire au palmarès du musée, Khadjida Benhaoua estime que le véritable challenge pour l’équipe qu’elle dirige est celui d’inculquer la culture muséale dans l’esprit et les habitudes de la jeune génération et de renforcer le rayonnement culturel de son établissement par la mise sur pied d’ateliers dédiés aux différentes expressions artistiques, chaque samedi et mardi, au profit des enfants âgés de moins de 15 ans, sous la supervision de créateurs de renom.
Le responsable du MAMO a cité, dans ce contexte, les ateliers d’arts visuels, organisés l’été dernier, et qui ont connu un succès retentissant auprès du jeune public.
Dans ce contexte, la plasticienne oranaise Fouzia Menouar n’a pas manqué de féliciter les responsables du MAMO pour les efforts qu’ils déploient pour la promotion de l’art dans cette région du pays. « Le MAMO a offert aux artistes un espace pour exposer leurs œuvres et se faire connaître du large public. Le musée est devenu un lieu incontournable en dépit de ses moyens financiers modestes et de certaines insuffisances sur le plan de l’exposition des œuvres », a-t-elle confié à l’APS.
Le MAMO a été créé en vertu du décret ministériel 62-19 du mois de février 2019, mais il reste rattaché sur le plan financier au Musée national « Ahmed Zabana » de la même ville. Le budget qui lui est alloué permet tout juste au MAMO de faire face aux charges salariales de son personnel et au financement de certaines activités, comme le précise Bouchra Salhi, directrice du musée Ahmed Zabana.
Le ministère de la Culture a procédé au lancement d’une opération d’équipement du MAMO en confiant cette mission à l’Agence nationale pour la réalisation de grands projets culturels (ARPC). Celle-ci a lancé un appel d’offres national pour le choix d’une entreprise devant réaliser une étude pour l’équipement du MAMO.
De grandes ambitions
Dans le but d’aligner le musée aux normes internationales en vigueur dans de tels établissements culturels à travers le monde, plusieurs actions sont envisagées comme la modernisation de l’éclairage, la pose de rayons d’exposition, la création d’une bibliothèque, de boutiques d’art, d’une cafétéria et autres équipements. Ces propositions ont été faites par les artistiques eux-mêmes et des visiteurs habitués aux lieux, a précisé Bouchra Salhi.
De son côté, Khadidja Benhaoua a estimé que l’opération d’équipement du musée est « très importante » car, « elle permettra au MAMO d’acquérir une dimension internationale et de se mettre au diapason des grands établissements au moment où Oran s’apprête à abriter un événement régional, la 19ème édition des jeux méditerranéens ».
« Nous élaborons actuellement une base de données concernant les artistes peintres et les créateurs artistiques, ce qui nous permettra, à l’avenir, d’organiser des expositions et des événements culturels dans les meilleures conditions », a ajouté la même responsable.
Dans le but de constituer un fonds d’œuvres propres au MAMO, onze artistes algériens ont fait don de plusieurs tableaux. Ces toiles s’ajoutent aux 42 œuvres exposées en permanence au MAMO et provenant du musée Ahmed Zabana.
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