Oran: le fruit de l’argousier revient en force sur les étals - Algérie

Oran: le fruit de l’argousier revient en force sur les étals

Oran: le fruit de l’argousier revient en force sur les étals

ORAN- Le fruit de l’argousier enregistre un retour en force dans les marchés de la ville d’Oran, suscitant l’envie de ceux l’ayant déjà consommé et ceux qui viennent d’en faire la découverte.

Issu d’arbrisseaux épineux, ce fruit appelé localement « nbeg » plus répandu dans les régions montagneuses, a réapparu au début du mois de septembre progressivement sur les étals du marché « Okba » de hai « Medina Jdida » et de celui des « Aures » au centre-ville d’Oran. Aujourd’hui, il a conquis d’autres marchés situés dans les quartiers populaires d’El Bahia dont « Mohieddine », « Mimosa » et « El Hamri » et la localité d’Ain El Beida, dans la daira d’Es-Sénia, a-t-on constaté.

Ce petit fruit de forme ronde et de couleur marron et à peau rugueuse s’est frayé un chemin parmi d’autres produits prisés concurrençant le jujube qui s’est imposé dans les marchés durant ces dernières années.

La culture de l’argousier est répandue dans les régions de Mostaganem et de Mascara (Zahana surtout). Ses fruits sont aujourd’hui demandés et très écoulés sur les marchés, constituant une nouvelle source de subsistance, comme l’a indiqué un marchand à hai Medina Jdida.

Dans la wilaya d’Oran, ce fruit est présent dans les régions de Oued Tlélat et Tafraoui réunissant les conditions de sa croissance dont un climat sec, selon le chef de bureau d’inventaires à la Conservation des forêts, Mohamed Koudad.

Ce dernier a noté que le fruit de l’argousier n’est pas introduit dans l’inventaire des ressources forestières que recèle Oran, faisant remarquer que ses arbres sont sauvages et éparpillés même aux abords des oueds asséchés.

Les prix de ce fruit diffèrent d’un vendeur à un autre, pouvant atteindre 900 DA le kilogramme au marché des « Aurès » du centre-ville d’Oran et oscillent, dans certains locaux de plantes aromatiques et chez les herboristes du boulevard « Mascara » d’Oran, entre 50 et 200 DA le pot ou dans un sachet en plastique en vrac.

 

Le fruit de l’argousier: une valeur alimentaire et esthétique

 

En dépit des prix jugés élevés, ce fruit est très prisé notamment par les enfants et les femmes pour son goût sucré, qui le consomment comme des cacahuètes. Le produit de cette plante naturelle, qui échappe au traitement chimique, ne peut être stocké ou conservé aussi longtemps ou du moins asséché, selon un vendeur de Mascara. « C’est un fruit de bois », a-t-il confié.

Une sexagénaire, soulevant une poignée pour goûter, fait remarquer, en se référant aux ancêtres, que ce fruit délicieux ne comporte aucun danger pour la santé, notant qu’elle a, dans son enfance, beaucoup consommé ce fruit comme le mais et le chips aujourd’hui chez les jeunes.

« Nous l’utilisons aussi comme boisson avec la réglisse et le caroube pour traiter certaines maladies et solidifier le dentition du jeune enfant », s’est elle rappelé.

Une nutritionniste, Houda Ben abdellah, affirme, elle, que l’argousier, issu des arbres de cidre, contient de nombreuses vitamines, notamment « C » qui contribuent à renforcer l’immunité du corps, ainsi que des glucides.

Ces derniers jouent un rôle important en fournissant au corps l’énergie nécessaire à son activité, en plus de contenir plusieurs éléments minéraux tels que le calcium qui sont utiles pour les malades cardiaques et ceux souffrant d’hypertension (HTA).

Le chef de service prévention à la direction de wilaya de la santé et la population, Dr Youcef Boukhari, a concédé, pour sa part, « n’avoir pas de données sur ce fruit au niveau du service de prévention », rassurant toutefois  que les mêmes services « n’ont relevé aucun cas d’intoxication du à ce fruit ou à ses feuilles ».

En plus du fruit de l’argousier, des vendeurs commercialisent les racines du cidre, ses feuilles, ses fleurs et son miel dont le prix peut atteindre 6.000 DA le kilo, a fait savoir un herboriste au marché populaire de hai « Medina Jdida ». »Cette plante sacrée, car citée dans le Coran à l’instar de l’olive et de la figue, a des vertus thérapeutiques pour traiter plusieurs maladies », a-t-il attesté.

Ce fruit est utilisé en médecine populaire et même en coiffure pour traiter la chute des cheveux et pour avoir des cheveux plus brillants, croit savoir une coiffeuse qui dit en acheter souvent de grandes quantités, chaque saison.

Jadis, le fruit de l’argousier occupait une place prépondérante dans le régime alimentaire des Algériens. Pour preuve, il est présent dans les proverbes et les expressions populaires dont l’expression « rouh tnebeg » (va cueillir les fruits de l’argousier) adressée, en guise de boutade, à celui qui se trompe… d’objectif.

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