OPEP+: accord pour une réduction massive de la production sur deux ans - Algérie

OPEP+: accord pour une réduction massive de la production sur deux ans

OPEP+: accord pour une réduction massive de la production sur deux ans

 ALGER- Les pays de l’Opep et leurs alliés, à l’exception du Mexique, ont approuvé jeudi, tard dans la nuit, un accord portant sur une réduction massive et urgente de leur production pétrolière, s’étalant sur deux ans.

Après une réunion extraordinaire via webinaire, marquée par dix heures (15h à 1h00 locale) de négociations serrées, les producteurs de pétrole, dont l’Algérie, ont convenu de réduire leur production de 10 millions de barils/jour (mb/j) durant les deux prochains mois, à compter du 1er mai et jusqu’à la fin juin 2020.

Cette réduction devrait ensuite se poursuivre, du 1er juillet à la fin décembre 2020, mais avec une cadence inférieure, à savoir une baisse de 8 mb/j.

L’accord prévoit enfin que les pays concernés par la déclaration de coopération de l’Opep+, signée en 2016, continuent leurs efforts visant à équilibrer un marché fortement impacté par la pandémie de coronavirus, en appliquant une réduction de leur production de l’ordre de 6 mb/j à compter du 1er janvier 2021 et jusqu’à la fin avril 2022.


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Ainsi, cet accord historique consiste en une réduction autour de 20% de la production des 10 pays de l’Opep non-exemptés de quotas (donc l’Opep hors l’Iran, le Venezuela et la Libye) et de leurs 10 partenaires de l’Opep+, à savir la Russie, Azerbaïdjan, Brunei, Bahreïn, Guinée équatoriale, Kazakhstan, Malaisie, Oman, Soudan et Sud Soudan et le Mexique.

Dans un communiqué rendu public juste après la fin de cette 9ème réunion ministérielle extraordinaire, l’Opep a affirmé que « toutes les décisions prises lors de la réunion ont été acceptées par tous les pays producteurs de pétrole de l’OPEP et non-OPEP participant à la Déclaration de coopération, à l’exception du Mexique ».

Par conséquent, l’accord conclu reste « subordonné au consentement du Mexique », fait observer l’Opep.

Dans le même communiqué, il est indiqué que la base de calcul pour les ajustements est la production pétrolière d’octobre 2018, sauf pour lArabie saoudite et la Russie, dont le niveau de référence a été fixé à 11 mb / j.

 

Une nouvelle réunion de l’Opep+ le 10 juin

 

L’extension de cet accord, au-delà du 30 avril 2020 sera réexaminée en décembre 2021, précise le communiqué de l’OPEP qui avance que la prochaine réunion de l’Opep+ a été fixée pour le 10 juin 2020 pour « déterminer d’autres actions, si nécessaire, pour équilibrer le marché ».

Commentant les résultats de la réunion, le ministre de l’Enregie, Mohamed Arkab s’est réjoui, dans une déclaration à l’APS à l’issue de la visioconférence, des « réductions nécessaires et indispensables décidées pour aider à la stabilité du marché pétrolier ».

Il s’agit, selon le ministre qui préside la conférence de l’OPEP, de « décisions importantes » qui vont « permettre d’absorber le surplus de l’offre pétrolière disponible actuellement sur le marché et d’enrayer la chute des cours du brut ».

M.Arkab a précisé que la réduction du quota de l’Algérie à compter du 1er mai prochain a été fixée à 200.000 barils/jour. Pour le second semestre 2020, cette baisse passera à 145.000 bj.


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Les plus grandes réductions seront supportées par l’Arabie Saoudite et la Russie qui vont baisser leurs productions respectives de 2,5 mb/j chacune à partir du 1er mai prochain. Le reste des réductions, soit 5 mb/j, doivent être donc supportées par les 18 autres pays Opep/non Opep concernés par l’accord.

Les pays de l’Opep+ ont convenu de convaincre, lors de la conférence virtuelle des ministres de l’Energie du G20, qui se tient ce vendredi, les autres producteurs pétroliers mondiaux d’adhérer aux présents accords, selon M. Arkab.

 L’objectif est de faire participer les autres producteurs mondiaux à une réduction supplémentaire de 5 millions barils par jour de manière à soutenir les efforts déployés pour la stabilisation du marché pétrolier, a indiqué M. Arkab.

Cependant, les Etats-Unis, premier producteur mondial de brut, revendiquent un frein juridique à tout engagement au nom des compagnies pétrolières du pays, lequel risque de tomber sous le coup de la réglementation antitrust américaine.

Dimanche dernier, l’Algérie, en tant que présidente de la Conférence de l’Opep, avait appelé les producteurs de pétrole à « saisir l’opportunité de la réunion de jeudi pour privilégier le sens de responsabilité » et « aboutir à un accord sur une réduction de la production pétrolière qui soit globale, massive et immédiate ».

« L’Algérie œuvrera, comme par le passé, à rapprocher les points de vue, rechercher les solutions consensuelles et contribuer à tout effort qui permettra de stabiliser le marché pétrolier, pour le bénéfice des pays producteurs et des pays consommateurs », avait assuré M. Arkab, cité dans un communiqué du ministère.

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