MOSTAGANEM- La saison estivale, tant attendue, est compromise cette année à Mostaganem qui connait, à l’instar de wilayas côtières, un été différent, à l’ombre de la propagation de la pandémie du Covid-19 et de la fermeture préventive des établissements touristiques et hôteliers, ainsi que celle des espaces de loisirs et des agences de voyage, et ce depuis mars dernier.
La route côtière ouest de Mostaganem, entre Salamandre et les Sablettes, semble vide. Les estivants et les baigneurs sont rares malgré les tentatives répétées de quelques uns d’investir les plages fermées, cette année, ou de s’aventurer aux zones rocheuses disséminées tout au long de cette corniche.
Le calme et l’absence de mouvements s’accentuent autour du jardin de loisirs « Mostaland », qui grouillait de visiteurs de tous âges et de différentes wilayas du pays et de l’étranger, il y a quelques mois seulement, et la « grande roue » et tous les jeux sont à l’arrêt, depuis mars dernier.
« L’absence de réservation dans les hôtels et les résidences touristiques et la fermeture de la saison estivale en raison de la crise sanitaire, ont causé un retard dans les congés annuels et a eu un grand effet sur les activités des hôtels et des complexes touristiques, qui dépendent des réservations de la saison estivale », indique, à l’APS, la directrice locale du tourisme et de l’artisanat et du travail familial, Hayet Mammeri.
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La décision de fermeture des plages et des infrastructures de loisirs et des parcs a eu un grand impact sur l’activité touristique, notamment l’activité du parc de loisirs et du zoo de « Mostaland » et du jardin des jeux aquatiques « Kharouba aquaparc », ainsi que les forêts de loisirs et de relaxation qui connaissent une affluence record de visiteurs durant la saison estivale, sachant qu’un million de visiteurs ont été enregistrés durant l’été 2019.
Et avec le retard de l’ouverture de la saison estivale, selon la même source, « quatre manifestations et expositions artistiques et de l’artisanat, prévues au niveau de la façade maritime ainsi qu’au niveau des hôtels, avec la participation de 240 artisans et 8 associations du pays, notamment du grand sud, ont été annulées.
Le secteur ne se remettra pas sitôt sur pied
Les professionnels du secteur estiment à l’unanimité que le secteur du tourisme et de l’artisanat ne se remettra pas sur pied avant l’hiver prochain. Les agences de voyages et de tourisme ont subi, durant les trois derniers mois, de grosses pertes, en raison de l’annulation des voyages aériens et maritimes et l’annulation des réservations dans les hôtels de l’intérieur du pays et de l’étranger ainsi que l’arrêt de la Omra, tout particulièrement durant le mois de Ramadhan.
Ali Boukebir, directeur d’une agence de voyages a estimé que « les pertes des agences peuvent doubler durant la période du la haute saison, entre les mois de juin et d’août, pour atteindre les 200% si la saison estivale et la Omra ne sont pas ouvertes, ainsi que le retour du transport aérien et maritime ».
Dans cette optique, il a appelé les autorités concernées à « baisser les charges financières sur les opérateurs économiques, notamment l’exonération des impôts et des participations annuelles versées aux caisses de sécurité sociale ».
Le même interlocuteur précisé que « le retour de l’activité des agences de voyages et de tourisme à la situation d’avant la pandémie sera retardé en raison de la peur du voyage des clients, notamment vers l’Europe et la fin de validité des billets des clients », ajoutant que « le secteur se remettra sur pied au début de l’année prochaine, si la pandémie est vaincue ».
« Les mêmes pertes ont été subies par les 34 établissements hôteliers qui ont fermé leurs portes le 22 mars dernier. Leurs personnels ont été mis au chômage partiel, sans percevoir leurs salaires mensuels et leurs indemnité, suite de cet arrêt brusque et imprévu », a indiqué le représentant de wilaya de la Fédération nationale de l’hôtellerie et de la restauration, Noureddine Maz.
Il a ajouté qu’ « un grand nombre d’opérateurs ont investi entre novembre et janvier derniers décrocher de nouvelles étoiles dans l’opération de classification ou de reclassification des hôtels, avant d’être surpris par la pandémie du corona ».
Des pertes et des investissements
« La moyenne des pertes mensuelles hôtels à Mostaganem a atteint, durant la période précédente (entre mars et mai), les 40 millions DA pour chaque établissement. Ce manque à gagner sera doublé durant la saison estivale, sachant que cette dernière représente habituellement 70% des bénéfices réalisés durant l’année ».
Même le marché des locations des maisons et des appartements meublés connait, en ce début de saison, une stagnation alimentée par la réticence des familles et des estivants et la prudence des loueurs par peur de la propagation du virus, indique Sofiane, loueur saisonnier d’habitations.
Cette réticence a été confirmée par Mme Fatiha (fonctionnaire), dont la famille préfère, cette année, demeurer à Mostaganem et d’éviter de louer une maison au niveau de la plage de « kharbate » (commune d’Ouled Boughalem), jusqu’à l’amélioration de la situation sanitaire.
« Malgré la situation d’exception que traverse le pays, la wilaya de Mostaganem a consacré, cette année, un budget de 61 millions DA pour la préparation de la saison estivale et l’aménagement des 43 plages pour accueillir les estivants dans les meilleures conditions », souligne la directrice du tourisme, de l’artisanat et du travail familial.
Ces opérations comprennent le bitumage des voies et routes ainsi que l’aménagement des aires de stationnement et la connexion des plages au réseau d’eau potable, le renforcement de l’éclairage public et l’équipement des postes de gendarmerie, de police et de protection civile. Quelque 644 agents saisonniers pour la surveillance des plages et 372 autres pour lenettoyage seront également mobilisés.
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Le parc hôtelier de la wilaya de Mostaganem comprend 34 établissements touristiques dont 17 hôtels et 11 résidences familiales pouvant accueillir 3.975 estivants et offrir quelque 1.440 postes d’emploi, voire jusqu’à 2.500 postes durant les trois prochaines années avec l’entrée en service de 20 nouveaux établissements hôteliers. Ces derniers offriront une capacité d’accueil de 3.525 lits.
La wilaya compte également 56 agences touristiques et de voyages qui peuvent offrir 140 emplois permanents et temporaires dont la plupart activent dans la billeterie, dans les réservations d’hôtels et l’organisation de voyages, notamment le Hadj et la Omra, rappelle-t-on.
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