Mondiaux de Para-athlétisme: l’Algérie décroche 7 médailles aux joutes de Paris

Mondiaux de Para-athlétisme: l’Algérie décroche 7 médailles aux joutes de Paris

ALGER – La sélection algérienne de para-athlétisme a bouclé sa participation aux Championnats du monde de Paris (9-17 juillet), avec une moisson « acceptable » de sept médailles (3 or, 1 argent et 3 bronze), se hissant à la 21e position du tableau final des médailles sur 61 pays médaillés, auxquels s’ajoutent un record du monde, des records d’Afrique et plusieurs performances personnelles pour les athlètes.

Sur les 23 athlètes engagés, six d’entre eux reviennent avec des consécrations, équitablement entre les messieurs et les dames.

La lanceuse du disque (F57), Nassima Saifi a été la première à monter sur la plus haute marche du podium, en dominant le concours qui a réuni les meilleures de la spécialité. L’Algérienne a réussi un jet mesuré à 34,22m (record personnel de la saison), devançant l’Uzbek Khamdamova Mokhigul (30,51 m) et la Mexicaine Estrada Floralia (30,49m).

Quelques jours après, c’est sa compatriote, Safia Djelal, qui s’est illustré en décrochant le titre mondial du lancer du poids (F57), améliorant au passage d’un centième son propre record du monde dès son 1er essai (11,57m). Djelal n’a laissé aucune chance à sa concurrente directe, la Chinoise Xu Mian (10,77m). Nassima Saifi (10,51m) a pour sa part pris le bronze, s’offrant deux breloques joutes.

Une autre athlète féminine s’est mise en évidence lors des Mondiaux de Paris. Il s’agit de Ismahane Boudjadar qui a offert une 3e médaille en vermeil à l’Algérie, au lancer de poids (F33). Elle a lancé son engin à 7,06m (nouveau record d’Afrique), à son 6e et dernier essai, devant l’Australienne Strong Maria (6,82m) et la Polonaise Oleksiuk Joanna (6,70m).

Pour les messieurs, une fois n’es pas coutume, les athlètes algériens n’ont pas réussi un titre mondial, récoltant une moisson trois médailles (1 argent et 2 bronze).

Pour sa première participation aux Mondiaux, Mokhtar Didane, a réussi son baptême de feu en s’offrant une médaille d’argent au 100m/T36, couru en 11.99 (nouveau record d’Afrique). Il a été devancé d’un cheveu par le recordman de la spécialité l’Australien James Turner (11.85), alors que l’Argentin Chavez Alexis Sebastian a pris le bronze en (12.03). Déjà lors des demi-finales Didane a pulvérisé le record africain en 12.33.

Cette performance de Didane a été grandement saluée par les spécialistes algériens et confirme les bonnes potentialités de cet athlète capable de réussir d’autres belles choses à l’avenir.

Pour sa part, le demi-fondiste Abdellatif Baka a remporté l’une des deux bronzes des messieurs. Au 1500m (T13), Baka a réalisé le chrono de 4:01.13, derrière l’Espagnol Ouhdadi El Ataby (4:00.91) et le Tunisien Jebabli Rouay (4:00.23). La médaille de Baka est salutaire, car il revient, petit à petit, à la compétition et c’est de bons augures pour les paralympiques-2024.

Son compatriote Ahmed Mehideb s’est adjugé le bronze au lancer du Club (F32), avec un jet à 37,50 (sa meilleure performance de la saison). Le Chinois Bo Qing a remporté l’or (46,60m) avec à la clé un nouveau record du Monde, devant son compatriote Liu Li (40,90m).

La majorité des athlètes algériens engagés, même s’ils reviennent bredouilles, ont réussi pour la plus part à améliorer leurs chronos et jet, et même battre des records d’Afrique pour certains.

Par contre la déception algérienne vient du ratage inattendu du médaillé d’or et d’argent des derniers Jeux paralympiques de Tokyo-2020, respectivement, au 400m et 100m (T13), Skander Djamil Athmani qui ne s’est pas présenté, à temps, à la chambre d’appel de la finale du 100m à laquelle il s’était brillement qualifiée la veille.

Un ratage « inexplicable », de l’avis des techniciens en athlétisme : « La chambre d’appel est un rituel strict, encadré par des officiels. Dans les grandes compétitions d’athlétisme, un immense chronomètre est installé sur le terrain d’échauffement indiquant en rouge l’heure et le temps qui reste avant d’entrer en chambre d’appel. Il faut respecter cet horaire et donc bien gérer son temps d’échauffement », ont expliqué des techniciens.

Et d’ajouter : « Au terrain d’échauffement un juge officiel annonce au micro que les athlètes de telle épreuve sont appelés à se présenter en chambre d’appel. Plusieurs annonces sont faites pendant dix minutes.

L’entraîneur accompagne son athlète jusqu’à la porte de la chambre d’appel sans dépasser la ligne ».

Et en application des règlements de l’athlétisme, cette absence, considérée comme forfait par les officiels, a exclu Skander automatiquement de l’épreuve du 400m dans laquelle il était engagée, et même dans d’autres s’il y était inscrit.

Au-delà de cet inattendu incident, la participation algérienne est qualifiée dans son ensemble « d’acceptable » par les entraineurs nationaux de para-athlétisme, en raison de plusieurs paramètres, notamment, « la non-participation de la majorité des athlètes, à l’exception de quelques uns, à des meetings internationaux, seuls endroit où ils peuvent se perfectionner, côtoyer le haut niveau et améliorer leurs performances », se sont-ils accordés à dire.

Une seconde opportunité est offerte aux athlètes pour se qualifier aux Jeux paralympiques-2024, à l’occasion des Mondiaux de Kobe au Japon (mai-2024), qualificatifs  aux paralympiques et qui avaient été reportés à deux reprises.

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