Mobilisation syndicats et « gilets jaunes »: manifestations, grèves et blocages en France

PARIS – Des dizaines de milliers de Français ont répondu mardi à l’appel de la Confédération générale du travail (CGT), de Solidaires et des organisations de jeunesse pour revendiquer une justice sociale et une justice fiscale.

Des manifestations, grèves et blocages de la circulation ont émaillé cette journée de contestation à laquelle se sont joints les « gilets jaunes », un mouvement populaire né du ras-le-bol fiscal et de la dégradation du pouvoir d’achat, pour faire monter d’un cran la crise sociale que traverse la France depuis plus de deux mois.

Les manifestants ont exprimé plusieurs revendications, dont la hausse des salaires, la « justice fiscale », le droit de manifester et la défense du service public.

Ils se sont dit opposés, notamment les organisations juvéniles, à la réforme du lycée et à l’augmentation des frais d’inscription des étudiants étrangers.


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Le gouvernement a engagé plusieurs réformes qui touchent notamment le lycée d’enseignement général et technologique que les organisations lycéennes rejettent et l’enseignement supérieur avec l’augmentation, par 20 fois, des frais d’inscription des étudiants étrangers.

Une quinzaine d’universités ont refusé d’appliquer cette décision, rappelle-t-on.

Pour le mot d’ordre de la CGT, il y a eu ce mardi environ 160 manifestations à travers la France où la journée a connu des perturbations au niveau des aéroports, des ronds-points, des marchés de gros, des péages et on signale même que des universités ont été bloquées.

Des marches ont été organisées dans les rues principales des villes où les militants syndicaux réclamaient une « augmentation du pouvoir d’achat, pour la défense du service public, pour l’emploi public ».

Les manifestants revendiquent également la liberté de manifester au moment où la loi « anticasseurs » devrait être votée mardi qui autorise les préfets de prononcer des interdictions de manifester.


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A Paris, une autre manifestation a été organisée par les chauffeurs VTC (voiture de tourisme avec chauffeur), qui offrent les mêmes services que les taxis.

Ils étaient plusieurs centaines à Paris et d’autres villes pour revendiquer le renforcement de la lutte contre les plateformes illégales et les fausses cartes VTC, la fixation d’un tarif minimum, un numerus clausus de leur profession et la détaxation des carburants.

Ils réclament également le droit de circuler dans les voies de bus, un emplacement dédié pour charger et décharger à la gare et à l’aéroport, et un accès aux rues du centre-ville qui comportent des bornes automatiques.

Des analystes estiment que ces manifestations sont une réponse au « débat global national » lancé par le président Emmanuel Macron, choisissant ainsi d’exprimer leurs revendications dans les rues.

Le secrétaire général de la CDT, Philippe Martinez, a déclaré dans la matinée sur France 3 au sujet du dialogue avec le Premier ministre Edouard Philippe : « On lui a écrit, on lui a parlé, trois fois, quatre fois, à chaque fois, la réponse, c’est ‘on vous écoute’ et derrière on fait ce qu’on avait prévu de faire », appelant à une nouvelle journée de mobilisation nationale pour la mi-mars.

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