Merad: l’Algérie face à une guerre de drogue

Merad: l'Algérie face à une guerre de drogue

ALGER – Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad a affirmé, jeudi à Alger, que l’Algérie était face à une guerre de drogue qui exige la mobilisation de tous les moyens.

S’exprimant lors d’une plénière à l’Assemblée nationale populaire (APN) consacrée aux questions orales à plusieurs membres du gouvernement, le ministre a indiqué que « l’Algérie est visée à travers les drogues et fait face à une guerre menée par son voisin de l’ouest », soulignant la nécessité d' »affronter cette guerre avec tous les moyens, à travers l’association de tous les secteurs et organes spécialisés ainsi que la société civile ».

M. Merad a salué, à cette occasion, « les efforts colossaux de l’Armée nationale populaire et des différents corps de sécurité dans la lutte contre ce phénomène et la protection de nos frontières de toutes les formes de criminalité ».

Répondant à une question sur les mesures prises par ses services pour lutter contre le phénomène de consommation et de trafic des drogues et les moyens de prise en charge des toxicomanes, notamment les jeunes, M. Merad a expliqué que les efforts des services de la Sûreté nationale « ont donné lieu à l’élucidation de 32742 affaires durant le premier trimestre de l’année en cours impliquant 37352 individus ».

Ces affaires, a-t-il précisé, se sont soldées par la saisie de 2,5 tonnes de cannabis et 17 kg de cocaïne et près d’un (1) kg d’héroïne ainsi que 3,5 millions comprimés psychotropes.

Les mêmes services ont élucidé en 2022, un total de 85538 affaires relatives aux crimes liés à la drogue impliquant 97863 individus dont la majorité des jeunes donnant lieu à la saisie de 5 tonnes de cannabis, 22 kg de cocaïne, 8,5 kg de héroïne et plus de 7 millions de différents comprimés psychotropes, a rappelé le ministre.

Pour le ministre, ce bilan « lourd et grandissant » atteste des efforts consentis par la Sûreté nationale en coordination avec les services de l’Intérieur et les différents corps sécuritaires dans la lutte contre les différentes formes de criminalité liées à la drogue, et se veut également une preuve de la disponibilité et la vigilance des institutions de l’Etat dans la lutte contre ce fléau.

Concernant les mesures prises dans ce cadre, le ministre a affirmé que ses services en coordination avec les différents secteurs concernés « ont élaboré une stratégie nationale globale et équilibrée, visant essentiellement à endiguer l’écoulement de stupéfiants, tout en œuvrant à la réduction de la demande avec la garantie d’une prise en charge efficace des toxicomanes en matière de traitement et d’insertion sociale, sous la supervision d’un groupe de travail spécialisé dans la prévention contre ce phénomène, dont les résultats ont été examinés au niveau de l’APN ».

En concrétisation de cette stratégie, ajoute M. Merad, les différents services de sécurité œuvrent à « l’élaboration et à la mise en œuvre de plans d’action en impliquant tous leurs unités opérationnelles dans la lutte contre le trafic de drogues et de psychotropes et en adoptant une politique préventive basée sur la sensibilisation aux risques de ce phénomène ».

Dans le même contexte, il a rappelé « la mise en place d’une stratégie nationale de prévention contre les bandes de quartiers, s’étalant entre 2023 et 2026 sous la supervision d’une commission nationale qui constitue un élément essentiel dans la lutte. Elle vise l’adoption de mécanismes de vigilance et d’alerte et de détection précoce, l’information, la sensibilisation et la garantie d’une couverture sécuritaire ».

A cet égard, il a souligné que les services de sécurité « ont participé à 10.261 actions de sensibilisation en 2022 et à 2.589 autres actions au cours du premier trimestre de 2023, avec la consécration de la culture du signalement chez le citoyen algérien, qui est un élément essentiel de l’équation sécuritaire ».

Il a également rappelé la révision du cadre juridique relatif à la lutte contre ce phénomène, à travers sa modification, l’introduction de nouveaux textes visant à renforcer les outils juridiques existants et la mise en place de formations spécialisées pour développer les capacités et les qualifications des éléments de la Police judiciaire en matière d’enquête criminelle et la création de services spécialisés dans la lutte contre le trafic illicite de drogue, la cybercriminalité, le trafic d’êtres humains et le crime organisé dans toutes ses dimensions.

Concernant la prise en charge des toxicomanes, le ministre a affirmé que le nouvel amendement à la loi consacrait un chapitre entier à cette question, à travers la coordination entre plusieurs ministères, comme celui de la Santé avec la mise à disposition de centres de désintoxication, et l’extinction des poursuites judiciaires à l’encontre des consommateurs de drogues qui se seraient soumis ou auraient entamé un traitement de désintoxication.

Par ailleurs, et répondant à une préoccupation liée à la prise en charge des habitants des vieilles bâtisses et du bidonville de la commune de Ouled Alleug dans la wilaya de Blida, le ministre a fait savoir que ses services « étudient la situation au cas par cas, en coordination avec les secteurs concernés, pour garantir un logement décent à tous les citoyens et préserver leur dignité », assurant que « l’Etat veille à la transparence dans la distribution des logements ».

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