Mascara: les massacres du 8 mai 45 ont constitué un tournant décisif dans l’histoire nationale

MASCARA – Les massacres du 8 mai 1945 ont été un tournant décisif dans l’histoire de l’Algérie, ont affirmé mardi à Mascara les participants à une conférence sur « La mémoire nationale: contexte et significations ».

Le Pr. Mokhtar Bounkab, de l’université Mustapha Stambouli de Mascara, a souligné qu’ »en dépit des crimes commis par le colonisateur français à l’encontre des Algériens isolés, le 8 mai 1945 n’était pas une exception dans le répertoire des pratiques abjectes de l’armée coloniale française qui était d’une extrême violence et sauvagerie, mais ont constitué un tournant décisif dans l’histoire de l’Algérie en renforçant davantage la conviction des membres du mouvement national que la lutte armée est l’option la plus appropriée pour affronter l’occupant français et recouvrer l’indépendance du pays ».

L’intervenant a ajouté que « la conscientisation sur la question algérienne a commencé à prendre un tournant décisif après les massacres du 8 mai 1945 qui ont abouti au passage de la lutte politique à la lutte armée par la création, en 1947, de l’Organisation spéciale (OS) qui fut le premier noyau derrière le déclenchement de la guerre de libération nationale, le 1er novembre 1954 ».

Pour sa part, l’enseignant Abbou Brahim de la même université a estimé que les massacres du 8 mai 1945 « sont une importante étape et un tournant décisif dans le processus militant algérien durant la période de l’après deuxième guerre mondiale, où l’idée du choix de l’action armée s’est développée chez les jeunes du mouvement national ayant abouti à la guerre de libération, le 1er novembre 1954 ».

Abdou Brahim a indiqué que ces massacres « ont accru la détermination du peuple algérien et lui ont prouvé que ce qui a été pris par la force ne peut être récupéré que par la force et c’est ce qui a déjà été réalisé avec le déclenchement de la glorieuse guerre de libération ».

Le professeur Rezki Abderrahmane de l’Université de Mascara a également souligné que « la France coloniale a démontré, par ses crimes commis contre des Algériens sans défense le 8 mai 1945, son racisme caché et sa haine envers le peuple algérien, croyant qu’avec ce crime elle allait mettre fin aux soulèvements réclamant l’indépendance à l’avenir ».

Cependant, a-t-il souligné, « le colonisateur ne prévoyait pas que ces massacres allaient aboutir à l’émergence d’un mouvement indépendant imprégné de l’idée de la lutte armée et cela a été réalisé avec le déclenchement de la glorieuse guerre de libération ».

Cette conférence a été organisée par la faculté des Sciences humaines et sociales de l’université Mustapha Stambouli de Mascara, dans le cadre de la Journée nationale de la mémoire commémorant les massacres du 8 mai 1945 en présence d’universitaires et d’étudiants de cette faculté, ainsi que de moudjahidine et des personnes intéressés par l’histoire de la guerre de libération nationale.

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