Maroc: un mouvement de grève des avocats paralyse les tribunaux

RABAT- Les tribunaux marocains sont à l’arrêt depuis lundi en raison d’une grève générale des avocats qui dénoncent la situation désastreuse dans laquelle ils évoluent et la campagne de ciblage sans précédent visant la corporation.

Après plusieurs actions de protestation, c’est maintenant une cessation de l’activité dans tous les tribunaux du Maroc qui est décrétée pour dénoncer notamment ce que les avocats qualifient de « campagne de ciblage de la profession ».

La décision prise par l’Association des barreaux du Maroc est entrée en vigueur lundi, et ce, pour une durée indéterminée, rapportent des médias locaux.

Cette escalade intervient après la grève observée mardi dernier au niveau de plusieurs villes du pays. En effet, le bras de fer entre les avocats et le gouvernement Akhannouch est né d’un grand désaccord autour des nouvelles dispositions fiscales relatives à l’impôt sur le revenu des avocats prévues dans le projet de loi de Finances 2023.

D’autre part, les dernières décisions du ministère de la Justice marocain, notamment celles relatives à l’organisation de l’examen d’accès au métier ainsi que l’élaboration du texte de loi régissant la profession sont au centre du désaccord entre le gouvernement et les avocats.

En outre, les dernières sorties médiatiques du ministre de tutelle, Abdellatif Ouahbi, n’ont rien arrangé dans la situation, plusieurs avocats lui reprochant des déclarations jugées « injustes » à l’égard des robes noires.

Les avocats ont souligné, dans des déclarations rapportées par les médias, que leur profession ne peut être soumise à « la logique du commerce », car c’est une profession « qui porte un message universel en matière de droits de l’homme », notant que « les nouvelles mesures fiscales frappent au cœur du principe de la liberté judiciaire, ce qui compliquera encore la situation ».

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