Maroc : poursuite des condamnations de l’incarcération de l’ancien ministre Mohamed Ziane

RABAT- Les réactions de condamnation de l’incarcération de l’ancien ministre des droits de l’Homme et ex-bâtonnier de Rabat, Mohamed Ziane, par les autorités marocaines, se poursuivaient mercredi, réclamant sa remise en liberté immédiate ainsi que celle de tous les détenus d’opinion au royaume.

Dans ce sens, le mouvement marocain, Al Adl Wal Ihssan, a qualifié la décision des autorités marocaines d' »énième » et « grave » dérive, soulignant que les conséquences de cette nouvelle provocation seront « indéniablement le verrouillage total et l’obstruction de l’horizon ».

Condamnant le triste sort et l’acharnement gratuit contre Mohamed Ziane, le mouvement a affirmé dans un communiqué que « l’incarcération de l’ancien ministre des droits de l’Homme n’est que le début d’une nouvelle ère plus tyrannique et plus autoritaire au royaume, régie par des lois sur mesure, dont le titre est +Les défenseurs des droits humains et les journalistes sont de potentiels détenus, ce n’est qu’une question de temps+ ».

« L’incarcération de Mohamed Ziane signe en effet l’arrêt de mort de toute voix discordante, de toute voix réclamant davantage de liberté ou de justice sociale au royaume », a, en outre, dénoncé le mouvement, appelant « les Marocains à faire front, afin de réclamer la libération de l’ex-bâtonnier et celle de tous les détenus d’opinion et d’exiger la fin de ces pratiques d’un autre âge ».

Pour rappel, l’arrestation puis l’incarcération, lundi, de l’ancien ministre des droits de l’Homme et ex-bâtonnier de Rabat, Mohamed Ziane, ont suscité l’ire et l’indignation des défenseurs des droits humains au Maroc, pointant une nouvelle fois « la politique de musellement des voix et l’instrumentalisation de la justice » par le régime du Makhzen, dans le but de faire taire toute voix discordante.

En effet, aussitôt informés de son arrestation dans son cabinet à Rabat, de nombreux militants et défenseurs des droits humains au Maroc se sont mobilisés sur les réseaux sociaux, en lançant un hashtag de solidarité avec le militant et une campagne de condamnation de la politique de « vengeance et de répression » du Makhzen, affirmant que l’arrestation de l’ancien ministre est intervenue suite à ses activités et ses déclarations audacieuses.

L’incarcération de Mohamed Ziane est intervenue après la confirmation par la Cour d’appel de Rabat de la peine prononcée en première instance, à savoir sa condamnation à trois ans de prison ferme suite à une plainte du ministère de l’Intérieur.

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