Après avoir maintenu que le martyr « Larbi Ben M’hidi » s’était « suicidé », la France a reconnu que « Larbi Ben M’hidi, héros national algérien, a été assassiné par des soldats français dans la nuit du 3 au 4 mars 1957. »
Le martyr Ben M’hidi est l’un des six leaders du Front de Libération Nationale qui a dirigé l’insurrection du 1er novembre 1954. L’opération d’assassinat a été orchestrée sous le commandement militaire du général Paul Aussaresses à l’époque.
Dans un long communiqué de 672 mots publié par la présidence française le vendredi 1er novembre, il est indiqué que le président de la République « reconnaît aujourd’hui que Larbi Ben M’hidi, héros national de l’Algérie et l’un des six dirigeants du Front de Libération Nationale, qui a lancé la Révolution du 1er novembre 1954, a été tué par des militaires français sous le commandement du général Paul Aussaresses. »
Le communiqué souligne également la célèbre photo de Larbi Ben M’hidi, « souriant, les mains entravées, avec un regard empreint de fierté », soulignant que les soldats français, conscients de sa renommée, ont été impressionnés par son courage et son charisme.
Dans ce contexte, le communiqué précise que Macron « s’efforce, depuis 2017, de rechercher la vérité historique sur le colonialisme et la guerre d’Algérie, afin de créer une mémoire pacifique et commune. Cet objectif, dont la déclaration commune de l’Algérie constitue l’acte fondateur, est également l’ambition du président Tebboune. »
À cette occasion, le journal « Le Monde » a rapporté que le célèbre historien français Benjamin Stora, qui a conseillé Macron de travailler à la réconciliation des mémoires française et algérienne, a proposé au président français d’abandonner le mensonge officiel et de dire la vérité
concernant la mort de Larbi Ben M’hidi, tué à l’âge de 34 ans. Stora a comparé Ben M’hidi à Jean Moulin, héros de la résistance contre les nazis, affirmant que Larbi Ben M’hidi est « le principal leader de la révolution algérienne et de la guerre d’indépendance », et que l’initiative de Macron signifie en pratique « la reconnaissance de la légitimité politique de la lutte des patriotes algériens ».
Reconnaissances du général Aussaresses
Le général Aussaresses, ancien responsable du renseignement en Algérie durant le colonialisme français, a admis au début des années 2000 avoir tué Ben M’hidi, niant la version officielle selon laquelle la mort du leader en prison en 1957 aurait été un suicide.
Dans son livre « Les Outils de la guerre d’Algérie 1955-1957 », publié en 2001, Aussaresses a reconnu avoir pratiqué la torture durant la guerre de libération algérienne, « avec l’approbation, sinon sur ordre », des responsables politiques.
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