L’ONU déplore les conditions de détention des migrants en Libye

NEW YORK – Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) s’est inquiété vendredi « des conditions déplorables » dans lesquelles les migrants et réfugiés sont détenus en Libye.

Les équipes de la haut-commissaire, Michelle Bachelet, qui se sont récemment rendus au centre de détention de Zintan, où sont détenus 654 réfugiés et migrants, décrivent des personnes « gravement mal nourris et assoiffés ».

Les détenus sont « enfermés dans des entrepôts surpeuplés dégageant une odeur d’ordures et de déchets provenant de latrines débordantes », a dénoncé, Rupert Colville, porte-parole du HCDH, lors d’un point de presse.

Ils ne recevraient qu’un repas de 200 grammes de pâtes simples par jour. Quelque 432 Erythréens détenus dans le centre, dont 132 enfants, n’avaient droit qu’à la moitié de cette portion.

Parmi les détenus, figurent 60 personnes atteintes de tuberculose qui ont été enfermées dans un hangar séparé. Trente autres ont été transférées au centre de détention de Gharyan, au sud de Tripoli, tout près de la ligne de front actuelle.

« Ils auraient été envoyés là-bas pour y mourir car il n’y a pas de lieu de sépulture pour les chrétiens à Zintan », a declaré le porte-parole.

Les conditions qui règnent au centre de détention de Zintan sont assimilables à des peines ou traitements inhumains et dégradants, voire à de la torture, a affirmé Rupert Colville.

En parallèle, des informations font état de disparitions et de traite d’êtres humains, après que des personnes ont été interceptées en mer par les garde-côtes libyens.

Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), 1.224 personnes ont été renvoyées en Libye par les garde-côtes libyens durant le seul mois de mai. Au total, ce sont plus de 2.300 personnes qui ont été arrêtées jusqu’à présent au large des côtes libyennes et placées dans des centres de détention.

Les garde-côtes libyens ont annoncé que depuis le 30 avril, des centaines de personnes ont été envoyées dans une installation située à Al-Khoms, sous le contrôle du Département de la lutte contre la migration illégale.

Cependant, le centre d’Al-Khoms indique qu’il n’y a actuellement que 30 migrants présents, alors que 203 migrants ont été envoyés à cette installation il y a quelques semaines à peine.

Pour les services du Haut-commissariat, cette situation est particulièrement préoccupante étant donné les informations, selon lesquelles, des migrants seraient vendus pour du travail forcé ou remis à des passeurs qui promettent un transit vers l’Europe.

Selon certaines informations, des femmes auraient été vendues en vue d’une exploitation sexuelle.

L’ONU a exhorté le gouvernement d’Union nationale en Libye à lancer immédiatement une enquête indépendante pour retrouver les personnes disparues.

L’organisation onusienne a également appelé les autorités libyennes et la communauté internationale à veiller à ce que les migrants et réfugiés retenus dans ces centres de détention soient immédiatement libérés.

Quelque 3.400 migrants et réfugiés sont toujours détenus à Tripoli, dont 654 personnes au seul centre de détention de Zintan, selon les chiffres de l’ONU.

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