ALGER – L’Algérie s’emploie, ces dernières années, à adapter son système de santé aux avancées technologiques accélérées que connaît la médecine, notamment en encourageant les chercheurs qui travaillent sur l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) et de la technologie numérique dans le domaine de la santé en vue d’améliorer les diagnostics et les soins.
Des chercheurs ont indiqué à l’APS travailler essentiellement sur les moyens permettant de tirer parti des progrès technologiques au service de la santé en vue d’améliorer les diagnostics et d’optimiser la prise en charge des patients.
Parmi eux, le Directeur de la Division « Systèmes d’information et systèmes multimédia » au Centre de recherche sur l’information scientifique et technique (CERIST), Abdelkrim Meziane, qui a précisé que les chercheurs algériens œuvraient en permanence à « intégrer la technologie numérique dans les services de santé » conformément à ce qui se fait à l’échelle mondiale.
Pour illustrer son propos, il a évoqué un projet de système technologique, développé au niveau du Centre, pour la rééducation des membres supérieurs après un AVC. En associant leurs mouvements à ceux des avatars créés par ce système, les patients peuvent retrouver leurs fonctions motrices grâce aux Serious Games, qui ont pour objectif d’améliorer la motivation des patients, a expliqué le chercheur.
Les Serious Games comprennent plusieurs niveaux, qui dépendent du degré d’interaction du patient et du temps qu’il met à accomplir les tâches qui lui sont assignées, a-t-il précisé, soulignant que le recours à la réalité virtuelle permettait aux patients d’effectuer leurs exercices à distance sans avoir à se déplacer dans des structures spécialisées.
Ce système technologique s’inscrit dans le cadre du projet de doctorat d’une étudiante de l’Université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene (USTHB).
Toujours au niveau du CERIST, l’équipe de la Division « Théories et ingénierie des systèmes informatiques » a travaillé sur le projet DIAG, sous la direction du chercheur Saïd Yahiaoui, en collaboration avec des étudiants de la faculté de médecine de l’Université d’Alger 1.
Ce projet permet de diagnostiquer les maladies pulmonaires à l’aide de l’intelligence artificielle et de la réalité virtuelle et augmentée, qui offrent la possibilité de visualiser les images médicales en 3D.
L’intérêt du programme DIAG est qu' »il permet de détecter avec précision les parties touchées du poumon (indétectables à l’œil nu) et de déterminer le taux d’atteinte en moins de 30 secondes ».
Autre projet, celui développé par l’équipe « Interaction homme-système et réalité virtuelle et augmentée » (IRVA) de la Division « Productique et Robotique » au Centre de développement des technologies avancées (CDTA). Il consiste en la mise au point d’une application permettant de détecter avec précision les tumeurs au cerveau en s’appuyant sur les techniques de la réalité virtuelle et augmentée, a fait savoir la chercheuse Kahina Amara, ajoutant que la modélisation 3D obtenue grâce à cette application facilitait la tâche des médecins.
De son côté, l’enseignante-chercheuse Fatiha Alim Ferhat de l’équipe de recherche « Algorithmes d’analyse d’image » a précisé qu’il s’agissait pour les chercheurs du Centre de « développer un outil d’aide à la décision médicale permettant d’accélérer l’analyse des IRM avec une précision remarquable », rappelant la création, par son équipe, d’une application qui aide à la détection précoce du cancer de sein.
Le responsable de la Division « Télécom » au CDTA, Farid Harizi, a, quant à lui, passé en revue, un ensemble de systèmes et d’applications visant à contribuer à l’amélioration de l’état du malade, dont une application qui aide à lire les électrocardiogrammes (ECG) et un système d’assistance aux personnes âgées, qui scrute leurs mouvements et envoie automatiquement un SMS d’alerte à leurs proches en cas de détection d’une chute.
Pour sa part, le président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, Pr. Kamel Sanhadji, a souligné l’importance cruciale de la collecte et du partage des données de santé pour un déploiement efficace de l’IA dans le domaine de la santé en Algérie qui permette l’amélioration des diagnostics, la détection précoce des maladies et la mise en place de plans de prévention et de traitement personnalisés.
Et de préciser, à ce propos, que l’Agence nationale de sécurité sanitaire, qui compte des ingénieurs de différentes spécialités, s’attelait à « la création d’un centre de données et d’une plateforme technologique moderne de collecte, d’analyse et d’échange des données algériennes sur la santé des citoyens et des données liées aux facteurs impactant la sécurité sanitaire », expliquant que « l’analyse des données recueillies permettra de révéler les interactions entre les différentes variables, de surveiller le développement de certaines maladies et d’anticiper les crises sanitaires ».
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