Libye/inondations: les efforts de secours se tournent vers la prévention des maladies

ALGER – Huit jours après les inondations meurtrières en Libye, les autorités et la communauté internationale sont aux prises avec les défis découlant des dégâts laissés par l’effondrement de deux barrages à Derna, où les efforts de secours se tournent désormais vers la prévention des maladies, alors que les espoirs de retrouver des survivants s’amenuisent.

Les barrages au-dessus de la ville située dans l’est de la Libye ont lâché lors de la tempête Daniel dimanche dernier, envoyant un énorme torrent dans le lit d’une rivière saisonnière qui traverse le centre de la ville de 120.000 habitants.

D’autres villes de l’est libyen ont également été touchées par la tempête, notamment Benghazi, Al-Beïda, Al-Marj et Soussa.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), qui cite un dernier bilan du Croissant rouge libyen, au moins 11.300 personnes sont mortes et 10.100 restent portées disparues dans la seule ville de Derna.

La tragédie a provoqué également une grave crise humanitaire, entraînant le déplacement de plus de 40.000 personnes.

Les autorités se concentrent sur la prise de précautions sanitaires, craignant que les conditions dans la zone sinistrée ne favorisent la propagation de maladies. Parmi les dangers auxquels sont confrontées les personnes touchées par la tempête, figurent les maladies d’origine hydrique, et près de 300.000 enfants sont confrontés à « un risque accru de diarrhée et de choléra, de déshydratation et de malnutrition », selon l’ONU.

Ces inquiétudes ont conduit le Centre de contrôle des maladies, relevant du gouvernement d’unité nationale en Libye, à déclarer l’état d’urgence pour une période de 12 mois dans toutes les régions sinistrées. Il a souligné que cette mesure vise à « prévenir toute éventuelle propagation des maladies ».

 

L’UA appelle à accélérer les efforts d’aide humanitaire

 

La Mission d’appui de l’ONU en Libye (MANUL) a expliqué dans un communiqué que des équipes de neuf agences onusiennes étaient présentes sur le terrain à Derna pour fournir de l’aide.

« Les autorités locales, les agences d’aide et l’équipe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont toutes préoccupées par le risque de propagation de maladies, notamment par l’eau contaminée et le manque d’hygiène », selon la MANUL.

« L’équipe (de l’OMS) continue de travailler pour prévenir la propagation de maladies et éviter une deuxième crise dévastatrice dans la région », a ajouté le communiqué, faisant savoir qu’au cours des derniers jours, des équipes de l’Unicef (Fonds de l’ONU pour l’enfance), présentes à Derna et ses environs, ont fourni « des trousses médicales d’urgence » aux services de soins primaires afin de soutenir 15.000 personnes pendant trois mois.

Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) distribue pour sa part « des kits de secours de base, comprenant des couvertures, des bâches en plastique et du matériel de cuisine, à 6.200 familles déplacées à Derna et Benghazi », la grande ville de l’est libyen, poursuit le communiqué.

Par ailleurs, des rations alimentaires ont été distribuées à plus de 5.000 foyers par le Programme alimentaire mondial (PAM) et 28 tonnes de fournitures médicales ont été expédiées par vol affrété par l’OMS. Quant à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), elle a soutenu « 460 familles avec des articles non alimentaires et 4.000 autres familles supplémentaires à Benghazi avec des médicaments ».

Dans le même contexte, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a appelé les Etats membres et la Communauté internationale à accélérer les efforts d’aide humanitaire en faveur des victimes.

Moussa Faki a souligné que les équipes affiliées à l’UA ont activé le mécanisme de gestion des urgences et qu’une nouvelle équipe d’experts issus de différentes unités, telles que l’agriculture, l’aide humanitaire, l’économie et la santé, sera envoyée en Libye.

Dimanche, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Abdoulaye Bathily, a souligné l’importance de déployer des efforts « rapides, coordonnés et unis » pour se remettre des inondations qui ont frappé l’est de la Libye.

A lire également

Lire également