Liban: l’ONU appelle à un dialogue national et la formation rapide d’un gouvernement

Liban: l’ONU appelle à un dialogue national et la formation rapide d’un gouvernement - Algérie
Liban: l'ONU appelle à un dialogue national et la formation rapide d'un gouvernement

ALGER- Les membres du Conseil sécurité de l’ONU ont exhorté les Libanais à mener un dialogue national intensif et à maintenir le caractère pacifique des manifestations, après des heurts lors derassemblements organisés par les contestataires, déterminés à poursuivre leur soulèvement dans l’attente d’un nouveau gouvernement qui peine à être formé.

Dans une déclaration approuvée à l’unanimité à l’issue d’une réunion régulière sur le Liban, les membres du Conseil de sécurité ont appelé lundi à préserver « le caractère pacifique des manifestations », et ce, après des attaques contre des manifestants menées par des partisans des partis « Hezbollah » et « Amal ».

Saluant dans leur déclaration, « le rôle exercé par les forces armées libanaises et d’autres institutions de sécurité de l’Etat pour assurer la défense de ce droit », ils « demandent à tous les acteurs de mener un dialogue national intensif et de maintenir le caractère pacifique des manifestations en évitant la violence et en respectant le droit à protester en se rassemblant pacifiquement ».

Depuis son déclenchement le 17 octobre, des heurts sporadiques ont opposé les manifestants aux partisans d’Amal et du Hezbollah, dont les chefs respectifs Nabih Berri, président du Parlement depuis 1992 et Hassan Nasrallah sont conspués au même titre que l’ensemble de la classe dirigeante. Mais les affrontements qui ont eu lieu tard dans la nuit de dimanche étaient inédits de par leur ampleur, selon les médias locaux.

D’autres affrontements ont également eu lieu entre les partisans des deux partis et ceux du Courant du Futur, du Premier ministre démissionnaire Saad Hariri.


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Face aux « agressions »  des partis Amal et Hezbollah, les manifestants ont indiqué que « cela ne fait que renforcer » leur « détermination ».

La contestation a été déclenchée par l’annonce d’une taxe sur les appels via la messagerie WhatsApp. Même s’il a été aussitôt annulé, cet impôt de trop a fait exploser la colère dans un pays où les services publics élémentaires – l’eau courante, l’électricité et l’accès universel aux soins – ne sont pas assurés 30 ans après la fin de la guerre civile.

 

 

 

Appel à la formation rapide d’un nouveau gouvernement

 

Dans leur déclaration, les membres du Conseil de sécurité soulignent aussi « l’importance de la formation rapide d’un nouveau gouvernement capable de répondre aux aspirations du peuple libanais et de rétablir la stabilité du pays dans le cadre constitutionnel ». Auparavant, le Conseil de sécurité avait appelé à « éviter la violence » et à « respecter le droit à protester en se rassemblant pacifiquement ».

A peine treize jours du déclenchement du mouvement de protestation, le gouvernement de Saad Hariri le 29 octobre a été poussé à la démission.

Cependant, les tractations pour la formation d’un nouveau cabinet étaient toujours dans l’impasse, attisant à la colère de la rue, qui a appelé encore une fois à une grève de trois jours à compter de jeudi prochain.

Selon la constitution, le chef de l’Etat, Michel Aoun, doit lancer les consultations parlementaires en vue de désigner un nouveau Premier ministre.

« Un nouveau gouvernement (…) devait être constitué, et avoir commencé son travail », a admis jeudi, le président Michel Aoun à la veille du 76e anniversaire de l’indépendance, réitérant son appel à un « dialogue » avec la rue, sans toutefois faire de propositions concrètes.

Deux jours auparavant, M. Aoun, cité sur le compte Twitter de la présidence, lors d’une rencontre avec le coordinateur spécial de l’ONU pour le Liban, Jan Kubis, avait assuré que « le nouveau gouvernement sera politique et inclura des spécialistes et des représentants du mouvement populaire », affirmant que « l’objectif de ne pas fixer une date (jusqu’ici) est de lever les obstacles (…) et de faciliter la tâche du (futur) Premier ministre désigné » en vue de la formation d’un gouvernement.

Le soulèvement populaire inédit dans un pays au bord de l’effondrement économique, réclame le remplacement d’une classe dirigeante jugée « corrompue et incompétente », par une équipe de technocrates totalement indépendants des partis au pouvoir.

 

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