Les réserves de l’Algérie en eau de surface s’élèvent à 4 Mds m3

Les réserves de l’Algérie en eau de surface s’élèvent à 4 Mds m3 - Algérie
Les réserves de l'Algérie en eau de surface s'élèvent à 4 Mds m3

ALGER- Le ministre des Ressources en Eau, Arezki Berraki a affirmé dimanche que l’Algérie possédait des réserves en eau de surface s’élevant 4 milliards m3 qui viennent s’ajouter à sa production en eau de mer désalinisée, soulignant que ces capacités ont préservé le pays des conséquences de la faible pluviométrie ces trois derniers mois. 

 Ces réserves peuvent répondre les besoins des citoyens en terme d’eau potable, y compris les habitants des régions enclavées, a fait savoir M. Berraki dans un entretien accordé à l’APS, précisant qu’une quantité de 3,5 Mds de m3 sera consacrée à cet effet.

Le secteur œuvre au renforcement de l’activité des stations de dessalement pour leur permettre d’alimenter les citoyens en eau potable pendant plus d’un an, a-t-il précisé, soulignant, dans ce sens, que les grandes superficies irriguées sont alimentées actuellement à partir des barrages et répondent à tous les besoins.

Selon le ministre, le secteur effectuera, au mois d’avril prochain, une évaluation des réserves prévues en 2021 et 2022, en ce sens que des mesures préventives seront prises à travers l’introduction de mesures de prises en charge de l’impact des changements climatiques, outre la révision et l’actualisation du Plan national de l’eau, et ce dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’action du Gouvernement.

Le secteur a pris en considération, d’après le ministre, le développement agricole et industriel attendu du nouveau Gouvernement lors du prochain quinquennat, ainsi que les unités de logements (1 millions) devant être réalisées, a relevé M. Berraki.

 == Couvrir la demande nationale par d’autres ressources que les précipitations à horizons 2030 ==

 « Les quantités stockées sont largement suffisantes pour répondre à la demande nationale », a rassuré le ministre, faisant savoir qu’une stratégie sera adoptée pour sécuriser cette ressource durant les prochaines années en couvrant les besoins par d’autres ressources en eau que les précipitations.

Pour la première ressource, en l’occurrence l’eau de mer, le Plan 2021 à l’horizon 2030 prévoit la réalisation de nouvelles stations de dessalement d’eau de mer pour couvrir les besoins des villes côtières et les villes intérieures à 100 km des côtes.

La production d’eau désalinisée contribue à hauteur de 17% à l’approvisionnement en eau potable par 11 stations de dessalement avec une capacité de production de 770 millions M3 par an, permettant de couvrir les besoins de plus de 7 millions d’habitants, a rappelé le ministre.

Actuellement, quatre (4) nouvelles stations de dessalement sont en cours de réalisation avec une capacité totale de 770.000 M3/J, à savoir les stations d’Alger, d’Echatt (El-Tarf), de Guerbes (Skikda) et de Bejaia, a-t-il ajouté.

Le lancement de la réalisation d’autres stations est prévu au cours de ce quinquennat à l’effet de couvrir l’ensemble du littoral, a assuré M. Berraki.

La deuxième ressource, a détaillé le ministre, est l’eau souterraine dans le désert laquelle constitue un important réservoir d’eau qui sera utilisé et transféré vers les Hauts-plateaux et les villes intérieures.

En ce qui concerne le niveau des réserves d’eau souterraine, le ministre a précisé que ces réserves étaient non renouvelables, soulignant que le secteur peut en exploiter six  (6) milliards M3 par an.

Les résultats des études hydrologiques récentes font ressortir une relative stabilité au niveau de 177 aquifères et une disponibilité des ressources en eau dans le sud du pays, a-t-il révélé faisant état d’un travail en cour pour améliorer la qualité de l’eau grâce aux stations de déminéralisation.

Le secteur œuvre actuellement, poursuit le ministre, à l’adoption d’une stratégie de raccordement entre barrages dont certains enregistrent chaque année un surplus tel que le barrage de Beni Harroune dont le surplus sera transféré vers les barrages et zones pour compenser le déficit.

A la wilaya d’El Tarf, le barrage Mexa enregistre un surplus annuel de plus de 200 millions M3, a fait savoir le ministre, qui a indiqué que le secteur compte transférer ce surplus vers les réions des Hauts-plateaux notamment les wilayas de Souk Ahras et Tébessa qui pâtissent d’un déficit structurel d’alimentation en eau.

Le taux de remplissage des 65 barrages en cours d’exploitation a atteint plus de 63 %,  a-t-il affirmé, relevant que 4 barrages étaient remplis à 100 %, à savoir les barrages de Beni Harroune (Mila), Beni Zid (Skikda) et Kissir et Bousyaba (Jijel), alors que la moyenne de remplissage des barrages restants est de 50 %.

Selon le ministre, une hausse du taux de remplissage des barrages est prévue les mois d’avril et mai prochains.

Le secteur est en passe d’effectuer des études hydrologiques pour vérifier la quantité du surplus dans certains barrages en vue de transférer ce surplus vers les zones qui accusent un déficit en matière d’approvisionnement.  

La prochaine phase verra le lancement de la mise en œuvre du programme de réalisation de petits barrages pour accompagner l’agriculture de montagne et les utiliser dans l’irrigation agricole et l’extinction des feux durant l’été.  

== Les eaux des stations de traitement valorisées pour répondre à la demande ===

En outre, le secteur compte valoriser la production des stations de traitement des eaux dans les opérations d’irrigation agricole, l’approvisionnement des chantiers, le nettoyage des lieux publics et des routes et l’irrigation des stades et des jardins publics et l’extinction des feux, vu la disponibilité des structures de traitement des eaux usées, pour une capacité de production de 900 millions M3/an Actuellement, ces stations assurent l’épuration de 480 m3 des eaux utilisées annuellement, dont 50 à 60 millions de m3 couvrent les besoins agricoles.

A cet effet, le ministre a appelé les acteurs du secteur de l’agriculture à sensibiliser quant à l’importance de cette ressource stratégique pour leurs activités agricoles.

En 2020, cette part devrait atteindre, au minimum, 150 millions de m3/an, à la faveur de la coordination en cours avec le secteur de l’Agriculture et du développement rural pour l’élaboration d’un plan d’action favorisant l’utilisation de ces eaux dans l’irrigation agricole.

Dans le cadre du programme 2020/2021, il a été procédé au lancement de la réalisation de 4 nouvelles stations de dessalement dont la mise en œuvre se fera selon les moyens financiers disponibles, a fait savoir M. Berraki , précisant que le projet est mené en collaboration avec les ministères de l’Enseignement supérieur et de recherche scientifique et des startup pour le lancement d’une technologie de traitement local.

Le secteur collabore avec le secteur de l’Industrie pour encourager les opérateurs à produire des réseaux de purification et de prise en charge des pièces de rechange nécessaires aux stations de traitement. Il adopte également une stratégie importante pour gérer la prochaine période, à travers le renforcement des mesures jusque là prises en matière d’aménagement des installations et infrastructures pour augmenter les ressources et moderniser les moyens de gestion.

Dans le cadre de la préservation des ressources, le secteur s’attelle à faire face aux effets du réchauffement climatique, à travers l’utilisation intelligente de la ressource qui peut se faire à travers une coopération avec les différents secteurs concernés et la formation d’une réserve importante d’eau qui sera la pierre angulaire du système de sécurité alimentaire, conclut le ministre.

 

 

 

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