Les réseaux sociaux et sites électroniques, ultime recours des Algérois pour l’achat du mouton

Les réseaux sociaux et sites électroniques, ultime recours des Algérois pour l’achat du mouton - Algérie
Les réseaux sociaux et sites électroniques, ultime recours des Algérois pour l'achat du mouton

ALGER- Les pages Facebook et sites électroniques faisant la promotion de bêtes de sacrifice aux moyens de photos et de vidéos suscitent ces derniers temps l’intérêt de nombre de familles algéroises désirant accomplir le rite pour l’Aïd El Adha, et ce notamment avec le recul des points de vente autorisés du fait de la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus.

Face au recul des points de vente de cheptel à Alger en raison du durcissement des mesures de contrôle dans le cadre des mesures de riposte à la propagation de la covid-19, les réseaux sociaux sont désormais le derniers recours des citoyens pour le choix de la bête de sacrifice.

Certains éleveurs de cheptel y font même la promotion des bêtes, via des plateformes virtuelles, en vue d’attirer les clients et y organiser les opérations de vente, tout en affichant des numéros de téléphone pour les besoins de prise de contacts et de négociation des prix.

Des pages et groupes privés inondent le réseau Facebook qui s’est transformé en un marché électronique où des photos et vidéos alléchantes de cheptel de toutes races, y sont publiées avec des prix et des réductions mêmes.  Mohamed, un éleveur de la commune de Khraïssia a indiqué que « Facebook s’est érigé en un outil de communication efficace pour les éleveurs, pendant la pandémie du coronavirus, d’autant que des opérations de vente et d’achat de cheptel y sont organisées virtuellement ».

Affirmant que le mérite revenait à son propre fils, de niveau universitaire, qui lui avait proposé la création de cette page virtuelle, du fait du ralentissement de la vente dès les premiers mois de l’épidémie, Mohamed s’est réjoui du « grand succès » de l’opération.

Un succès qui s’est traduit, selon lui, par les nombreux messages qu’il avait reçus des différentes communes d’Alger, soit pour se renseigner sur les prix ou les moyens de l’acheminement, soit pour réserver la bêtes du sacrifice et pouvoir, ainsi, les récupérer la veille de l’Aïd, a-t-il ajouté. 

Devant le resserrement du contrôle sur le marché à bestiaux afin d’endiguer la propagation du coronavirus, « l’espace bleu » est devenu un havre de marketing garantissant plus de mobilité et d’activité que les médias traditionnels coûteux, notamment avec la situation épidémiologique, a indiqué Moussa, vendeur de moutons au niveau de la cité Kourifa d’El-Harrach.


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De son côté, Merouan, cadre dans une entreprise publique résidant à Ain Benian a affirmé que Facebook lui a permis de consulter des pages offrant un service de vente de moutons, proches de sa région, à l’instar des communes de Tessala El Merdja, Birtouta, Douéra, Baba Ali et Birkhadem. Après prise de rendez-vous, la semaine écoulée, avec un vendeur à Draria, Marouan s’est déplacé pour s’assurer de l’innocuité du mouton et de l’absence de maladies. Le mouton, ajoute-t-il, a été cédé à un prix approprié ne dépassant pas 50.000 DA.

Pour sa part, Meriem que nous avons rencontrée avec son mari au point de vente à la cité Plateau vers Chéraga a affiché sa crainte d’acheter le mouton de l’Aïd via Facebook, du fait de l’escroquerie et préfère le voir de près pour s’en assurer comme c’est le cas du bétail élevé dans les écuries, relevant que la propagation de la pandémie a changé beaucoup de comportements et d’habitudes sociales.

Contacté par l’APS, un administrateur de l’une des pages Facebook dédiées à la vente de moutons dans la commune de Staoueli, a fait savoir que les têtes ovines exposées sur la page sont de qualité moyennant des prix compétitifs oscillant entre 35.000 et 60.000 DA, en fonction du poids et de la race, cela étant la meilleure garantie du fait qu’elles sont élevées naturellement dans l’écurie de sa propre ferme, relevant des avantages fournis en matière de garantie de restitution de la valeur financière du mouton en cas de maladie.

 

Nécessité de la mise en application de la loi sur le E-commerce

               

Dans une déclaration à l’APS, le président de l’Association El Amen pour la protection du consommateur, Hassan Menouar met en garde les citoyens contre certaines pages sur Facebook et sites électroniques proposant la vente de moutons, car considérés comme points de vente anarchiques qui échappent au contrôle vétérinaire et aux règles de santé notamment en cette période épidémiologique.

Menouar affirme que plusieurs pages se livrent à l’escroquerie, preuve en est, la majorité de ce type de sites ne contiennent pas de données claires sur leur propriétaire hormis le numéro de téléphone, d’où l’impératif de faire preuve de prudence devant les offres alléchantes proposées.

Il a jugé nécessaire, en contrepartie, d’organiser les marchés à bestiaux durant la période précédant l’Aïd en proposant des alternatives après l’application du durcissement et la fermeture des points de vente, insistant sur l’importance de réserver des espaces vastes, propres et clôturés pour la mise en vente de nombre déterminé de têtes.

Mettant l’accent sur l’impératif de se conformer aux mesures de prévention pour endiguer la propagation du virus, tel que le port du masque et la distanciation physique, M. Menouar déplore l’inapplication de la loi relative au E-commerce, censée protéger le consommateur, et l’absence de la culture de signaler de type de crimes électroniques chez les clients algériens. 

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