Les réassureurs appelés à s’impliquer davantage dans le financement des infrastructures en Afrique

Les réassureurs appelés à s'impliquer davantage dans le financement des infrastructures en Afrique

ALGER – Le directeur général de la Caisse nationale de la mutualité agricole (CNMA) et président en exercice de l’Organisation africaine des assurances (OAA), Cherif Benhabiles, a appelé les compagnies de réassurance en Afrique à contribuer davantage dans le financement des infrastructures dans les pays du continent.

M.Benhabiles intervenait à l’occasion du 27ème Forum de la réassurance africaine qui se tient du 30 septembre au 5 octobre à Tunis, ayant pour thème : « L’industrie de la réassurance en Afrique peut-elle soutenir une Afrique autofinancée ? », selon un communiqué de la CNMA publié lundi.

Tout en tirant la sonnette d’alarme sur le déficit d’infrastructures du continent, il a considéré que les questions de la croissance et du développement durables ne peuvent être abordées sans la question des infrastructures.

A ce titre, M. Benhabiles a considéré que les réassureurs qui sont parmi les plus grands investisseurs du monde, avec d’énormes fonds à leur disposition, ont un rôle à jouer dans le financement du développement des infrastructures, rappelant que « le marché africain de la réassurance a connu une croissance significative au cours des deux dernières décennies soutenues par une croissance économique saine, un environnement réglementaire amélioré et l’introduction de produits nouveaux et innovants ».

« Il est possible d’engager et d’inciter les compagnies de réassurance à financer le développement à travers le continent. Certaines de ces compagnies de réassurance reposent sur des bases de capital substantielles, qui pourraient être utilisées pour investir dans un fonds de développement pour le continent, au lieu de soldes de trésorerie placés dans des investissements à l’étranger », soutient-il.

« Les primes de réassurance sur le continent ont considérablement augmenté au fil des ans. Malheureusement, ces fonds ne contribuent pas actuellement de manière significative au financement des déficits d’infrastructures de l’Afrique », a-t-il fait remarquer.

Le président de l’OAA a insisté également sur les obstacles associés à l’investissement en Afrique, tels que la gouvernance, les défis réglementaires et de conformité, l’instabilité politique, la pauvreté et la corruption, et les difficultés cycliques liées aux devises, « ce qui a laissé le continent fortement dépendant de l’aide étrangère ».

Ainsi, un changement de paradigme dans le développement économique de l’Afrique est « nécessaire » pour permettre l’indépendance économique du continent, y compris pour le financement de ses projets d’infrastructures, selon M. Benhabiles cité dans le communiqué de la CNMA.

Lors du 27ème Forum de la réassurance africaine, présidé par M. Benhabiles, les participants examineront plusieurs thématiques liées au rôle de l’industrie de la réassurance en Afrique dans le financement du développement, telles que le niveau actuel des investissements et la potentialité pour le secteur de l’assurance et de la réassurance de s’impliquer dans des partenariats public/privé dans le but de renforcer les projets de développement des infrastructures, les défis réglementaires et les incitations, les défis possibles auxquels les réassureurs peuvent être confrontés lorsqu’ils investissent en Afrique, le lien entre l’investissement dans les projets d’infrastructure et les critères ESG (Responsabilité Sociétale des Entreprises).

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