Les poèmes du feu Othmane Loucif, « une transposition artistique de situations vécues »

BISKRA – Les intervenants à l’ouverture du colloque international sur « le discours poétique algérien contemporain, structures et mutations dans les poèmes d’Othmane Loucif », ouvert lundi à l’université de Biskra, ont indiqué que sa production poétique constitue « une transposition artistique de situations vécues ».

L’enseignant Ali Melahi de l’université d’Alger 2 a considéré la poésie de Loucif, qui reflète tantôt crument tantôt symboliquement les expériences humaines qu’il a vécu, « constitue une victoire du verbe sur la souffrance ».

Le parcours du poète se laisse saisir au travers de ses 20 recueils poétiques dont « La rose a dit », « L’écriture par le feu » et « Gingembre », a estimé M. Melahi, attribuant à Loucif une « tendance mystique d’un homme sensible à la souffrance d’autrui et généreusement compatissant ».

Pour Ahmed Saayoud de l’université de Tébessa, qui a donné une lecture critique du recueil « El Moutaghabi » (qui mime le stupide) de Loucif, les écrits de ce poète ont une dimension humaine qu’il a réussi à atteindre en recourant à un lexique singulier exceptionnellement proche du quotidien familiale et sociale de tout un chacun.

L’irakien Safaa El-Kayci a de son côté estimé que le discours poétique de Loucif Othmane jouit d’une forme esthétique éthérée, d’un sens poétique subtil et une visée sémantique qui échappe au lecteur hâtif. Son langage poétique traduit l’humanisme de Loucif qui reflète ses sensations d’exil et de nostalgie des siens et de la patrie, a relevé El-Kayci.

Des universitaires algériens ainsi que de Tunisie, d’Irak, du Qatar et d’Egypte participent à cette rencontre de deux jours organisée par la Faculté des lettres et langues étrangères de l’université Mohamed Khider, une année après la disparition du poète Loucif Othmane.

Né le 5 février 1951 à Tolga (Biskra), Othmane Loucif est docteur en littérature, auteur d’une vingtaine de recueils poétiques dont « El kitaba bi Nar », « Irhassat » et « Aarass el melh ». Il est décédé en juin 2018.  

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