ALGER- Identités, symboles, diversité, recherche de couleurs et hommages constituent l’essentiel de la dernière exposition de l’artiste plasticien Karim Sergoua, intitulée « Revisitées », et inaugurée samedi à Alger.
Organisée à l’établissement Artissimo, cette exposition rassemble de nombreuses oeuvres sur différents supports, principalement des toiles, restituant l’univers créatif de l’artiste qui exploite depuis de nombreuses années les signes et symboles culturels et identitaires algériens comme élément iconographique.
« Revisitées » est d’abord dominée par plusieurs toiles portant le titres « Inachevée » et qui passent sans transition de univers marin à un autre forestier, ou parfois urbain dans une représentation du rapport de l’homme à la nature avec une dominance d’apaisement faite de bleu et de blanc.
L’identité reste toujours très présente dans l’oeuvre de Karim Sergoua à travers des toiles comme « Couleurs identitaires » ou « Traces identitaires » où la palette de l’artiste s’oriente naturellement vers la terre et le sang. Cette palette de couleur commune dans les oeuvres de l’artiste revient également dans une série d’autoportrait et dans un hommage aux frères disparus intitulé « Khawti » (mes frères).
Quand Sergoua rend hommage à ses amis et la longue fraternité les reliant, il revient à l’apaisement du bleu et du blanc et à l’originalité d’une géométrie instinctivement imparfaite des formes et symboles dans « Karim W’shabo » (Karim et ses amis).
Les différentes nuances de bleu, le trait, et le symbole reviennent aussi pour rendre hommage à « Hizya » et à la femme sur toile ou sur du bois, une matière particulièrement appréciée par l’artiste.
Sur le bois, Karim Sergoua présente de grandes oeuvres, aux allures de totems identitaires inspirant parfois des œuvres ethniques très prononcées ou alors complètement épurée avec une géométrie et une patine parfaite rehaussées d’autoportraits en petits formats.
Cette exposition, qui revient sur de nombreuses années de travail de ce plasticien et enseignant à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts, est également une manière d’exprimer une certaine « stagnation du marché de l’art » depuis plusieurs années, et qui « oblige les artistes à stocker leurs oeuvres ».
Né en 1960, Karim Sergoua est diplômé de l’Ecole nationale des Beaux-Arts en 1985 et de l’Ecole supérieure des Beaux-Arts en 1989, depuis il a enseigné à Alger et l’Ecole régionale de Tipasa.
Il a participé à de nombreuses actions artistiques collectives expérimentales et de nombreux collectifs comme « Essebaghine ». Il a exposé ses œuvres en Algérie, en Italie, en France, au Koweit, au Portugal ou encore en Grèce et anime de nombreux ateliers de formation et résidences de créations.
L’exposition « Revisitées » se poursuit au « Hub créatif Artissimo » jusqu’au 8 juillet prochain, et s’accompagne également d’une table-ronde et de workshop. (APS)
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