Les frappes sionistes contre des journalistes au Liban en octobre « délibérées »

BEYROUTH – Deux frappes sionistes au Liban le 13 octobre dernier dans lesquelles le journaliste de Reuters Issam Abdallah a été tué, et six autres ont été blessés, ont constitué une attaque « apparemment délibérée », contre des civils et donc un crime de guerre, a déclaré l’ONG Human Rights Watch (HRW), jeudi.

Selon le site officiel de HRW, les récits de témoins et les preuves vidéo et photographiques que l’ONG a vérifiées indiquent que « les journalistes étaient bien à l’écart des hostilités, étaient clairement identifiables en tant que membres des médias et étaient restés immobiles pendant au moins 75 minutes avant d’être touchés par deux frappes consécutives ».

L’ONG n’a trouvé aucune preuve de l’existence d’une cible militaire à proximité de l’endroit où se trouvaient les journalistes.

« Ce n’est pas la première fois que les forces (sionistes) attaquent délibérément des journalistes, avec des résultats meurtriers et dévastateurs », a déclaré Ramzi Kaiss, chercheur sur le Liban à Human Rights Watch. « Les responsables doivent rendre des comptes, et il doit être clair que les journalistes et les autres civils ne sont pas des cibles légitimes. »

Human Rights Watch a interrogé sept témoins, dont trois des journalistes blessés, et a analysé 49 vidéos et des dizaines de photos, ainsi que des images satellite, outre un représentant de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) et des experts militaires, vidéo et audio.

Les preuves examinées par l’ONG indiquent que les militaires sionistes « savaient ou auraient dû savoir que le groupe de personnes sur lequel ils tiraient était composé de civils », a-t-on indiqué.

Les preuves vidéo, l’analyse audio des experts et les récits des témoins suggèrent que le groupe était visible par les caméras d’un véhicule aérien sans pilote (UAV) proche, très probablement sioniste, dans la ligne de mire de cinq tours de surveillance sioniste, et très probablement visé par au moins une munition tirée par le canon principal d’un char depuis une position militaire sioniste située à environ 1,5 kilomètre au Sud-est.

Selon les journalistes interrogés, la première munition a touché le journaliste de Reuters Issam Abdallah et un petit mur de béton, le tuant sur le coup et blessant grièvement une photo-journaliste de l’Agence France-Presse (AFP), Christina Assi.

Trente-sept secondes plus tard, une autre attaque a détruit la voiture d’Al Jazeera, l’embrasant et blessant six journalistes, dont Carmen Joukhadar et Elie Brakhya d’Al Jazeera, Dylan Collins et Christina Assi de l’AFP, et Thaer al-Sudani et Maher Nazeh de l’agence Reuters.

Le 21 novembre dernier, deux journalistes libanais, Rabih Al-Maamari et Farah Omar, ainsi que leur chauffeur, Hussein Akil, avaient aussi été tués dans une autre frappe sioniste dans la ville de Tayr Harfa, dans le sud du Liban. Ils travaillaient pour Al Mayadeen TV, une chaîne de télévision basée au Liban.

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