MEDEA- L’Emir Khaled, petit-fils du père fondateur de l’état algérien moderne, l’Emir Abdelkader, a été un grand acteur politique du mouvement national algérien et l’un des premiers hommes politiques à tenter d’internationaliser la question algérienne, ont estimé, samedi à Médéa, des participants à une rencontre sur le rôle politique et culturel de l’Emir Khaled (1875-1936) dans le processus d’indépendance du pays.
« Nombre d’historiens et chercheurs partisans ou défenseurs de la colonisation ont tout mis en œuvre pour éclipser la personnalité de l’Emir Khaled et minimiser son rôle dans le mouvement national Algérie », a affirmé le professeur en Histoire à l’Université Yahia Fares de Médéa, Rachid Ayad.
L’Emir Khaled a commencé à exprimer publiquement son opposition à la politique coloniale en Algérie, plus particulièrement après la fin de la première guerre mondiale, en multipliant les contacts et les correspondances, d’abord avec le président des Etats unis d’Amérique, Woodrow Wilson, puis les chefs d’Etat et de gouvernement français de l’époque, afin de faire entendre à nouveau la voix des opprimés à l’intérieur du pays et gagner l’appui et le soutien des nations opposées au colonialisme, a ajouté cet universitaire.
De son côté, le professeur en Histoire, Moussa Haissam, a indiqué que l’Emir Khaled avait abordé lors d’une entrevue avec le président français Alexandre Millerand, à l’occasion d’un déplacement en Algérie en 1922, l’idée de l’auto-détermination du pays et la fin de l’occupation.
En parallèle à l’action diplomatique, l’Emir Khaled s’est employé à fonder une élite politique qui va prendre en charge certaines des principales revendications du mouvement national algérien, notamment la question des libertés, l’identité nationale et l’indépendance, note le professeur Haissam.
Pour ce faire, l’Emir Khaled crée le parti politique, appelé « Hizb El-Fata », « El-Ikhaa » et d’autres structures politiques qu’il utilisera, durant la période 1919 et 1936, c’est-à-dire, l’année de sa mort en exil à Damas, capitale de la Syrie, pour contrecarrer la politique coloniale et préserver l’identité du peuple algérien, a-t-il poursuivi.
L’établissement militaire colonial le considérait comme une « personne encombrante et inquiétante », à l’influence considérable auprès de pans importants de la population, et qu’il fallait, à cet égard, surveiller de près et suivre de moindre de ses mouvements lors de ses déplacements dans le pays, signale le professeur Hakim Bencheikh.
L’Emir Khaled était, à la fois, une personnalité politique et un homme de culture porteur d’idées de liberté et un fervent défenseur de l’identité arabo-musulmane du peuple algérien et farouche opposant aux politiques coloniales d’assimilation, a-t-il fait observer.
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