Le tissu économique prêt à mettre en place « la veille stratégique » dès 2020

ALGER – Le tissu économique national est prêt à intégrer et mettre en place la veille stratégique dès 2020, notamment après l’acquisition des entreprises publiques et privées du levier de cette transformation, à savoir une élite d’experts et de formateurs spécialistes dans ce domaine, a indiqué, mardi à Alger, Pr Mustapha Bouroubi, expert en intelligence économique.

Présentant une communication lors des travaux du premier Colloque international sur « La veille stratégique et l’intelligence économique au service du développement de l’entreprise », abrité par l’Ecole Supérieure d’hôtellerie et de restauration (Alger), Pr Bouroubi a précisé que les entreprises algériennes ayant effectivement entamé la formation de leurs cadres dans ce domaine sont en mesure à mettre en place la veille stratégique et l’intelligence économique au sein de l’entreprise d’ici l’année prochaine.

Le reste des entreprises, privée et publiques, qui n’ont pas encore entamé le processus de formation des spécialistes devant conduire l’exécution de la veille stratégique seront prêtes d’ici 2025 en recourant aux enseignants formateurs des universités et instituts algériens, a-t-il ajouté, estimant à près de 20% du tissu industriel national les entreprises qui ne se sont pas lancées dans ce domaine.

Selon M. Bouroubi, l’Algérie étant l’acteur principal dans le domaine de l’intelligence économique, doit faire preuve de la volonté indispensable à assurer les mécanismes nécessaires et le climat approprié pour l’activité des entreprises économiques, de manière à leur permettre de se mettre au diapason des progrès technologiques survenus.

Pour le même intervenant, l’entreprise économique est appelée à intégrer les activités de la veille stratégique et de l’intelligence économique dans son système de gestion, notamment l’utilisation des technologies modernes et la formation de la ressource humaine.

Il convient ensuite, poursuit le même expert, de procéder à un audit profond au sein des entreprises algériennes en vue de connaître leur éligibilité et leur disposition à cette stratégie, et partant, mettre en place des solutions de transition vers cette stratégie, à travers des étapes pour sa mise en oeuvre.

De son côté, le directeur des études au ministère de l’Industrie et des Mines, Bendif Hocine, a évoqué le grand chantier lancé par le secteur depuis 2014 consistant à inciter les opérateurs économiques à lancer la mise en place de la veille stratégique, à travers la formation de cadres habilités.

Le secteur œuvre, de concert avec les organismes spécialisés, à la création de banques de données relatives au secteur de l’Industrie et des Mines, à la collecte et la diffusion des statistiques relatives à la production et à la commercialisation.

Il a été procédé, en premier lieu, à la réalisation d’un plan de veille sur 3 étapes, relatives à l’installation de cellules de veille à travers 5 groupes industriels, sachant qu’il a été procédé à la formation de 183 cadres de l’institut national de la productivité et du développement industriel (INPED), de l’Institut supérieur de gestion et de planification (ISGP), outre la programmation du reste des groupes publics et privés pour le suivi des procédures de mise en œuvre en 2020.

Le secteur a entamé la signature de plusieurs accords de partenariat dans le cadre de l’intelligence économique et de la veille stratégique, outre la création d’une première association algérienne de veille stratégique et de l’intelligence économique.

 

Vers l’élaboration du « livre blanc » en terme de stratégie de veille et d’intelligence économique en Algérie

 

Dans le même sillage, le ministère de l’Industrie et des Mines en partenariat avec les différents secteurs et opérateurs économiques s’emploi à la l’élaboration d’un guide pratique qui servira de model en matière de stratégie de veille et d’intelligence économique.

Le ministère œuvre à adapter ce livre au contexte économique en Algérie au profit de l’entreprise industrielle pour qu’il soit une référence dans l’intégration de « industrie 4.0 » dans son cycle de production, a fait savoir M. Bendif.

Il s’agit également de former et d’élaborer un guide méthodologique pour la mise en œuvre des mesures de veille au sein de l’entreprise, l’établissement des contacts entre l’acteur économique algérien, les experts, les institutions internationales, les gérants et les responsables, ainsi que l’étude de l’impact de l’application de cette génération de technologies sur l’économie en général et l’industrie en particulier.

Cette conférence se veut un espace international d’échange d’expériences, de propositions et d’idées avec les spécialistes permettant un partage d’expériences avec les pays pionniers en la matière.

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