Le sultan martyr Amoud… chef de la plus grande résistance dans le désert algérien

Le sultan martyr Amoud… chef de la plus grande résistance dans le désert algérien - Algérie

Les écrits historiques concernant la région du Sud de l’Algérie demeurent rares et n’ont pas rendu à cette région son dû, en raison du manque de historiens ainsi que des conditions naturelles qui ont effacé les traces de la résistance dans cette région, qui témoigne des sacrifices des habitants touareg et de leurs chefs, à leur tête le cheikh Amoud Ben Mokhtar.

Le cheikh Amoud Ag Mokhtar était le chef de la résistance touareg dans le désert algérien jusqu’au désert de la Libye. Il est né en 1859 et est décédé en 1928. Il était à la fois homme de religion, un leader touareg et une figure emblématique de cette communauté.

Le cheikh Amoud Ag Mokhtar est né en 1859 près de la région de la Saqiya al-Hamra. Il appartient à la tribu touareg « Ihmenane », qui s’est installée à Djanet après être venue de la Saqiya al-Hamra et de l’Oued Dakhla. C’est là qu’il a appris le Coran, la langue arabe, la jurisprudence et la grammaire. Il ne se contenta pas de ce qu’il avait appris à Djanet et se rendit ensuite à Tamanrasset et à Ain Salah pour approfondir ses connaissances auprès des savants locaux.

Une étude publiée dans la revue des sciences humaines et sociales de l’Université d’Alger, rédigée par le chercheur Ibrahim Al-Aid Bachi, décrit des détails de la vie du leader de la résistance touareg. Selon cette étude, en 1865, un conflit éclata entre la tribu « Ouraghen » et la tribu « Ihmenane », poussant cette dernière à migrer de la région de Tassili-Najjer vers le massif de l’Aharcar. Par la suite, cette famille fut victime d’une vengeance qui élimina la plupart des hommes combattants, ne laissant que les domestiques et le jeune Amoud, alors âgé de 18 ans. Les combattants ayant exécuté l’attaque le laissèrent pour mort, mais il survécut. Ce fut alors qu’il se retrouva à la tête de sa tribu, une grande responsabilité qu’il assuma en défendant sa communauté.

Amoud appela à l’aide le sultan des Aharcar, qui répondit favorablement à son appel et le traita comme un père pour son fils, impressionné par sa sagesse précoce. Amoud réussit à mettre fin aux conflits entre les tribus touareg, les incitant à s’unir contre un ennemi commun, qui devint plus tard l’occupant colonial français.

Fort de son savoir, de sa foi et de la position stratégique de sa tribu, le cheikh Amoud Ag Mokhtar réussit à rassembler des partisans parmi les touaregs, qui répondirent rapidement à l’appel à la guerre sainte qu’il lança contre l’occupant français.

Le premier contact des touaregs avec l’occupant français eut lieu en 1881 dans le désert algérien, avec plusieurs batailles, dont la bataille de Bir El-Ghrama où le commandant français Flatteres fut tué par le cheikh Amoud, blessé mortellement par un guide des troupes touareg, Oumian Ben Chehane. Sa mort eut un grand impact sur le moral des commandants français, qui ne revinrent dans la région qu’en 1889. Par la suite, le cheikh Amoud mena plusieurs autres batailles contre l’occupant, parmi les plus importantes figurent : la bataille d’Illizi en 1904, la bataille de Djanet en 1909, et après l’occupation de Tamanrasset par les Français en 1911, il mena d’autres combats, tels que la bataille d’Isine en 1913 et celle de Aïn Imjen en 1916.

En raison du déséquilibre en matière d’armement et de ressources entre les résistants touaregs dirigés par le cheikh Amoud Ag Mokhtar et l’occupant français, le cheikh et ses partisans furent contraints de quitter la région pour se réfugier en 1923 dans la région de Fezzan en Libye, où ils s’installèrent aux côtés des résistants libyens jusqu’à la mort du cheikh Amoud en 1928.

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