Le moudjahid Aamira Bouaouina, chef du bataillon de la wilaya III inhumé à Bejaia

BEJAIA – Des milliers de personnes ont accompagné, lundi à Béjaia, à sa dernière demeure, le moudjahid et héros de la guerre de libération, chef du bataillon et grand baroudeur de la wilaya III historique, Aamira Bouaouina, décédé dimanche à l’âge de 92 ans.

Ses compagnons d’armes, sa famille et d’innombrables anonymes on tenu, dans une cérémonie funéraire fort émouvante, à lui rendre un ultime hommage, pour son brillant parcours autant pendant la révolution, qu’après l’indépendance ou à sa retraite des rangs de l’Armée Nationale Populaire (ANP), qu’il a consacré à aider le mouvement associatif.

« Nous sommes tristes et nous ressentons un immense chagrin de voir partir un héros de son envergure », a déclaré Boualem, un étudiant du département d’histoire, visiblement affecté et qui avoue n’avoir pas connu de près le défunt, mais qu’il avait suivi toutes ses conférences à l’université ».

« C’est un grand homme pour qui je nourris un fort respect en raison de son engagement, son patriotisme et son humilité », a-t-il dit.

Aamira Bououina est né en octobre 1932 à Béjaia. Il a rejoint la révolution en 1956 après une année de mise à l’épreuve passée en tant que moussabel, en étant auteur d’un acte de bravoure, en tuant un policier « raciste », rapporte Atmani Settar, chef de département d’histoire de l’université de Béjaia.

Au front, il a intégré une section de baroudeur, commandée par le chahid Hocine Titouh, membre de la wilaya III historique. Et le défunt en est devenu le chef à l’âge de 26 ans, ce qui lui a permis de participer au congrès de la Soummam en 1956, sous la houlette du colonel Amirouche qui en a assuré la sécurité.

Après cet événement historique, Aamira Bouaouina a été sacré de la Médaille de mérite et de la valeur militaire que lui décerné Amirouche en personne, et qui lui a valu en 1959 sa désignation en tant que chef suprême de la zone II de la wilaya III, l’une des plus importante de la wilaya puisqu’elle s’étend de Bejaia jusqu’à Bouira, intégrant même des espaces limitrophes de Bordj Bou Arredj, Sétif et M’sila.

Cette désignation est intervenue après une mission de plusieurs mois dans les Aurès en qualité de chef adjoint d’un bataillon militaire, soulignera Settar Atmani, évoquant de nombreux fais d’armes et d’actes héroïques dont le défunt a été l’auteur.

A l’indépendance, il a rejoint les rangs de l’ANP et très vite il a pris les galons de colonel jusqu’à sa retraire en 1992 qu’il a consacrée à des œuvres caritatives et à l’écriture de l’histoire, animant des conférences et témoignant sur des épisodes précis de la révolution qui « a donné ses meilleurs enfants pour la libération du pays », comme il le disait lui-même.

« Il a été un exemple toute sa vie ce qui fait de lui un homme aimé et respecté », a commenté pour sa part Hadi Redouane, directeur du musée du moudjahid de Bejaia, en voyant des jeunes aller se recueillir devant sa tombe.

 

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