Le Maroc, un pays « expansionniste et agressif » qui mène une guerre multiforme contre l’Espagne

MADRID – Un expert en sécurité espagnol a qualifié le Maroc de pays « expansionniste et agressif » qui a déclaré une guerre multiforme contre l’Espagne.

Interrogé par la chaîne de télévision espagnole 7NN, le lieutenant-colonel et expert en sécurité Francisco Bendala a accusé le Maroc d’avoir tissé un réseau d’espionnage dans toute l’Espagne à qui il mène une véritable « guerre froide ».

« Le Maroc est un pays expansionniste, agressif et qui nous a déclaré la guerre, non pas une guerre militaire, mais une guerre sous diverses formes dans laquelle les renseignements (marocains) sont le fer de lance », assène-t-il.

Invité pour débattre du dernier scandale d’espionnage dans lequel le régime du Makhzen a encore été impliqué, celui de la journaliste, fille d’un commissaire de police espagnole recrutée par un agent du renseignement marocain, Francisco Bendala explique que le Maroc profite de l’existence d’un certain nombre de « traîtres au plus haut niveau de nos institutions et dans nos partis politiques » pour les approcher et les corrompre afin de se conformer aux agendas de Rabat et de soutenir ses positions.

« Il (le renseignement marocain, ndlr) profite de notre faiblesse, c’est quelque chose de honteux. Il utilise son ambassade, ses consulats ainsi que les associations marocaines établies en Espagne comme centres d’appui pour s’infiltrer et détecter les personnes à corrompre », explique-t-il.

Cette semaine, le journal espagnol El Confidencial a révélé dans une enquête détaillée, le recrutement d’une journaliste, fille d’un commissaire de police espagnole, par les services du renseignement du Makhzen dans l’optique de servir les intérêts du Maroc. « La fille du commissaire général de l’information a travaillé pendant des années en Espagne, au service du renseignement marocain », écrit le média.

Recrutée par un certain Ahmed Charai, qui travaille dans le domaine des médias et a des relations étroites avec le renseignement du Makhzen, à l’instar de plusieurs autres journalistes – comme le précise El Confidencial – Barbara Baron recevait de l’argent en contrepartie d’articles édités dans des supports médiatiques espagnols pour soutenir les positions du Maroc, dénigrer le combat des Sahraouis et celui des opposants au régime marocain ainsi que pour dresser des tableaux idylliques aux hauts responsables marocains.

« Barbara Baron a été marquée par un agent du renseignement marocain, exactement comme dans le manuel du renseignement », avant d’être recrutée au service du Makhzen, déclare le lieutenant-colonel Francisco Bendala.

« Le Maroc est une dictature monarchique, absolutiste et aussi théocratique. Cela signifie que tout Marocain, même s’il acquiert une autre nationalité, en l’occurrence la nationalité espagnole, continue d’être loyal à son sultan », conclut l’expert en sécurité, pour rendre compte du degré d’infiltration du renseignement marocain en Espagne.

Depuis les révélations sur l’utilisation par le Maroc du logiciel espion de fabrication sioniste Pegasus, la boîte de Pandore de la diplomatie du Makhzen a volé en éclats, exhibant, à une cadence effrénée, l’étendue de la perversité et la déloyauté du Maroc dans la gestion de ses relations internationales.

Sur fond de corruption et d’espionnage tous azimuts, érigés en mode opératoire institutionnalisé, cette diplomatie subit le retour du bâton de ses forfaitures. Pegasus, corruption au Parlement européen, lobbying abject financé à coup de dizaines de milliers d’euros dans les médias occidentaux, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales, le Maroc est en phase de perdre toute crédibilité sur la scène internationale.

 

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