ALGER – Le jeune chanteur « Sultan Gnawa » a animé jeudi soir à Alger, un concert conçu dans un mélange des genres qui a allié la musique diwane aux rythmes et sonorités africaines, à la Pop Music, au Rock et autres genres contemporains.
Accueilli à la salle Ibn-Khaldoun, le spectacle, déroulé en près d’une heure et demie de temps, a invité le public peu nombreux, à une randonnée onirique faite d’un florilège de pièces au contenu enraciné dans la musique diwane et à la forme ouverte sur la modernité de la World Music.
Une dizaine de pièces tirées de « Djawla fi Ifrikiya », premier album de « Sultan Gnawa », sorti en 2023 chez les éditions Ostwana, a enchanté l’assistance qui a profité de cette belle opportunité, organisée par l’Etablissement Arts et Culture, dans le cadre de ses activités culturelles et artistiques coïncidant avec lacoupe d’Afrique des nations des footballeurs moins de 17 ans.
Soutenu par six musiciens virtuoses, le jeune chanteur a rendu avec une voix présente et étoffée les pièces, « Istijhbar », « Fi wast Ed’lam », « Soudan Ya yema », « Mayno », « Sallou aâla Nabina », « Badawiya », « Wed Chouli », « Rabbi Laâfou », « Kan ya makan », « N’set », « Ghomari », « Esprit de Mira » et « Fou fou Danba », au plaisir des quelques spectateurs présents, qui ont vite cédé au déhanchement.
Compagnon de route et manager de Sultan Gnawa, Habib Bendjelida (Habib Ben-J), au bendir et aux karkabous, s’est surpassé interagissant avec le public, tout comme Hamadouche Nabil Kaddour Bouazzi au clavier, Hichem Yammi à la guitare, Anis Beddiar à la batterie, Mohamed Amine Mallek à la basse et Abdellah Fodil Benlaoukli à la derbouka et à la percussion également.
Les saveurs d’un genre autochtone, aux tendances universelles, magnifié par des paroles et des mélodies algériennes issues de la créativité foisonnante de Sultan Gnawa (au goumbri et aux percussions), tel est le cocktail proposé, dont les titres ont été arrangés par, Hichem Yammi et Habib Ben-J.
« A partir de la musique algérienne, j’essaie de fusionner d’autres genres pour connecter notre héritage ancestral, si riche et si varié, avec celui de l’Afrique et autres musiques contemporaines », explique le chanteur venu d’Oran.
Rendant hommage au Maâlem Benaissa Bahaz (1965-2008), Sultan Gnawa qui a longtemps interagi avec le public, l’invitant à reprendre chaque refrain, s’est vu rappelé en fin de spectacle pour entonner encore un dernier titre sous les applaudissements nourris de l’assistance et dans une ambiance empreinte de convivialité.
Diwan en Algérie, ce genre de musique envoûtant, qui s’accompagne de rites connait d’autres appellations dans d’autres pays, comme le Taknawit, le gnawi, ou encore le Stambali.
Genre de musique exclusivement folklorique, le Diwan tend à mettre en valeur le multiculturalisme et la richesse patrimoniale de l’Afrique.
Sultan Gnawa a été surnommé ainsi, en raison de « son fort attachement » à ce genre de musique et « sa singularité » quant à la manière dont il l’exécute.
Très tôt déjà, il a commencé à pratiquer cet art ancestral pour s’investir plus tard, en 2019, pleinement dans un projet culturel au titre éponyme, avec pour objectif principal de développer cet art et de le mêler aux musiques contemporaines en Afrique.
Sultan Gnawa compte à son actif plusieurs participations à des rencontres nationales et internationales. Actuellement, il travaille sur son deuxième album.
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