ALGER – Le Haut Conseil de la langue arabe (HCLA), a organisé, mercredi à Alger, un Colloque national sous le thème « l’empreinte linguistique des utilisateurs de la langue arabe dans le monde numérique », à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la langue maternelle, coïncidant avec le 21 février de chaque année.
Le Colloque a été marqué par plusieurs interventions d’experts dans ce domaine traitant de plusieurs sujets, tels que l’édition scientifique en langue arabe dans la base de données SCOPUS, le niveau du discours linguistique arabe face à l’ampleur de l’intelligence artificielle, le contenu numérique arabe ainsi que le contenu intellectuel arabe dans le monde numérique.
La Haut-commissaire à la numérisation avec rang de ministre, Mme Meriem Benmouloud, a indiqué dans une allocution lue en son nom par le chef de cabinet du Commissariat, Abderrazak Ghlis, que cette rencontre « coïncide avec la célébration de la Journée mondiale de la langue maternelle », et « la langue arabe, étant l’une des langues les plus usitées dans le monde selon les rapports des instances onusiennes spécialisées, est parlée par 550 millions de personnes dont 300 millions ayant l’arabe comme langue maternelle et 250 millions l’utilisent comme deuxième langue ».
Selon Mme Benmouloud, le rapport mondial « Digital 2023 » souligne que le taux des utilisateurs de la langue arabe, comme langue maternelle ou deuxième langue, et qui ont accès à internet s’élève à « 4,9% d’un total de 5,16 milliards utilisateurs d’internet dans le monde, tandis que le taux de participants à la création du contenu numérique dans cette langue ne dépasse pas le 0,9% ».
Elle a souligné « l’importance de créer un contenu numérique national notamment en langue arabe en adéquation avec les principes et les us et coutumes de la société algérienne, et d’accompagner le citoyen numérique, en inculquant aux jeunes les bonnes pratiques à suivre dans l’utilisation des réseaux sociaux et de l’internet ».
La ministre a annoncé plusieurs projets en commun entre le Haut-commissariat à la numérisation et le HCLA dans le cadre du « renforcement de la place de la langue arabe dans le domaine numérique à travers l’échange des expertises en vue de développer un contenu numérique riche et objectif et de vulgariser la culture numérique dans la société algérienne notamment auprès des jeunes ».
Mme Benmouloud a indiqué que « la création d’une société numérique et le renforcement de la citoyenneté numérique s’inscrivent parmi les priorités du Haut-commissariat à la numérisation, à la faveur du projet de la stratégie nationale de transition numérique réalisé en coordination avec tous les secteurs concernés ainsi que le secteur économique, la société civile et les acteurs du domaine numérique ».
Elle a également mis l’accent sur « la nécessité d’intensifier les efforts entre les différents intervenants concernés, en vue de réaliser les objectifs tracés au titre du projet de stratégie nationale de transition numérique dans notre pays, conformément à la nouvelle politique de l’Algérie dont les fondements ont été posés par le président de la République depuis 2020 et visant à améliorer la gouvernance et à assurer un service public de qualité pour le citoyen ».
De son côté, le président du Haut Conseil de la langue arabe (HCLA), Salah Belaid, a indiqué que cette rencontre entrait dans le cadre de « la célébration d’une journée mondiale qui concerne l’appel de l’UNESCO à s’intéresser à la langue maternelle, étant la voie du progrès et une passerelle pour l’apprentissage des langues », soulignant que » le développement durable ne saurait se réaliser qu’avec une langue commune, au vu de ses connotations linguistique et culturelle, des orientations politiques communes et de la planification éducative convenue ».
M. Belaid a en outre relevé que la démarche du HCLA pour « asseoir un partenariat avec le Haut-commissariat à la numérisation vise à permettre à la langue arabe qui est notre langue maternelle, d’occuper une bonne place dans les plateformes et les programmes et suivre l’évolution numérique et les applications de l’intelligence artificielle », évoquant longuement les concepts de l’empreinte linguistique et de l’empreinte numérique.
Le Colloque s’est déroulé en présence de la Déléguée nationale à la protection de l’enfance, Meriem Cherfi, du président du Haut conseil islamique (HCI), Bouabdallah Ghlamallah, de la présidente de la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, Salima Mousserati, du président de l’Observatoire national de la société civile (ONSC), Noureddine Benbraham, ainsi que de représentants de différentes instances et des corps de sécurité.
HCLA présente ses dernières publications au SILA