Le festival international FISAHARA rend hommage aux femmes sahraouies

MADRID – Le Festival international du cinéma du Sahara occidental, FISAHARA, qui s’est ouvert vendredi à Madrid, a rendu hommage aux femmes sahraouies, victimes de la répression marocaine et qui, au péril de leur vie, continuent de lutter pour le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

A l’occasion de son 20e anniversaire, FISAHARA a rendu hommage à quatre femmes sahraouies, en l’occurrence Aminatou Haidar, Sultana Khaya, Al-Ghalia Djimi et Mina Baali, figures de la lutte pour l’indépendance du Sahara occidental qui continuent, malgré la répression, de militer pour la libération des territoires occupés par le Maroc depuis 1975, après le retrait de l’Espagne sans assumer son rôle essentiel dans l’aboutissement de la décolonisation du territoire.

L’hommage, auquel ont assisté des personnalités du monde de la politique, de l’art, de la culture et des médias d’Europe et d’Afrique en particulier, a mis en exergue les violations que les femmes sahraouies subissent dans les territoires occupés, telles que les disparitions forcées, la torture et la détention arbitraire.

Malgré la répression, qui s’est intensifiée après la reprise de la lutte armée au Sahara occidental en novembre 2020, des militants se sont mobilisés pour documenter la violence commise contre eux, les femmes sahraouies et leurs familles de 1975 à aujourd’hui.

Le ministre de la Culture de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Moussa Selma, a mis en avant la lutte des femmes sahraouies dans les territoires occupés et souligné l’importance du cinéma pour faire connaître la cause sahraouie.

A cette occasion, il a salué la mémoire de l’actrice espagnole Pilar Bardem, décédée en juillet 2021. Cette actrice était connue pour avoir embrassé la cause sahraouie et pour son soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à la libération du joug colonial.

La défunte actrice avait reçu la nationalité sahraouie à titre posthume pour le soutien qu’elle a apporté tout au long de sa vie au peuple sahraoui, a rappelé le ministre sahraoui.

En plus de l’acteur et écrivain Carlos Bardem, fils de Pilar Bardem, l’évènement a enregistré la présence d’autres comédiennes de renom telles que Clara Lago, Andrea Guardiola, Melani Olivares, Eva Insauuta et Cecila Gessa, mais aussi du réalisateur Javier Corcuera, l’un des initiateurs de FISAHARA, et du producteur Alvaro Longoria, entre autres figures cinématographiques.

Pendant les deux jours que va durer le festival, en plus d’interventions et de messages de solidarité, plusieurs productions seront projetées.

Au menu notamment, « Desert Phosfate », un film expérimental qui soulève la question du pillage du phosphate sahraoui par l’occupant marocain, « Soukaina », un film qui retrace l’histoire d’une survivante de torture, « Insumisas », un témoignage poignant de la gravité et de l’ampleur des violences faites par le Maroc aux femmes sahraouies, « Wangala », un documentaire sur la résistance des Sahraouies à l’occupation marocaine et « El Fuego Escondido, the Hidden Fire », qui aborde le silence entourant toujours les mines antipersonnel au Sahara occidental qui ont  fait plus de 4 000 victimes.

 

 

 

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