Le Conseil des droits de l’homme examine vendredi un appel à un embargo sur les armes livrées à l’entité sioniste

ALGER – Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU examinera vendredi un projet de résolution exigeant un embargo sur les armes livrées à l’entité sioniste, engagée dans une « agression génocidaire » contre la bande de Ghaza, alors que plusieurs appels sont lancés pour des « actions concrètes » menant à mettre fin au transfert d’armes et de munitions susceptible d’alimenter des crimes de guerre.

Présenté par le Pakistan, au nom de 55 des 56 pays membres de l’ONU faisant partie de l’Organisation de coopération islamique (OCI), l’exception étant l’Albanie, le document de huit pages demande que l’entité sioniste mette fin à son occupation des territoires palestiniens et cesse immédiatement son « blocus illégal » de la bande de Ghaza, ainsi que toute autre forme de « punition collective ».

Il appelle à cesser tout transfert d’armes, munitions et autres équipements militaires, et souligne les effets des armes explosives sur les hôpitaux, les écoles, les abris et l’alimentation en eau et électricité à Ghaza, dénonçant « l’usage des privations sur les civils comme une méthode de guerre ».

Le texte appelle à un cessez-le-feu immédiat et condamne les actes de l’entité sioniste « pouvant être assimilés à une épuration ethnique », intimant à tous les pays concernés d’empêcher le déplacement forcé de Palestiniens au sein de la bande de Ghaza.

Le texte condamne « le recours par l’entité sioniste à des armes explosives à large rayon d’action » dans des zones peuplées de la bande de Ghaza.

Si le projet de résolution est adopté, il s’agira de la première prise de position de l’organe de l’ONU pour les droits de l’homme dans le conflit qui fait rage à Ghaza.

 

Nécessité d’un embargo sur les armes

 

L’Algérie, par la voix de son représentant permanent à l’ONU, Amar Bendjama, avait souligné que la condamnation exprimée par les membres participant à la réunion du Conseil de sécurité sur le désarmement et la non prolifération nucléaire, dénonçant les menaces nucléaires de l’entité sioniste, « en particulier la menace d’utiliser des armes nucléaires sur Ghaza, doit se traduire par des actions concrètes ».

L’Ambassadrice Salima Abdelhak, Représentante permanente de l’Algérie auprès de l’OIAC, avait exprimé « ses préoccupations concernant la tragédie palestinienne et condamné les actes et les atrocités commis par l’occupant sioniste contre le peuple palestinien en violation flagrante du droit international ».

Elle a souligné « le risque que la puissance occupante ait recours à l’usage d’armes chimiques dans sa guerre contre les Palestiniens, exprimant « le soutien de l’Algérie à la requête d’assistance soumise par l’Etat de Palestine au Secrétariat technique portant demande d’ouverture d’une enquête sur l’utilisation de ces armes en Palestine ».

Parallèlement, une vingtaine d’experts onusiens des droits de l’Homme avaient appelé, dans un communiqué commun, les Etats à arrêter les exportations d’armes ou de munitions qui seraient utilisées à Ghaza, et à assurer le respect du droit international humanitaire comme l’exigent les Conventions de Genève 1949 et le droit international coutumier.

La Rapporteuse spéciale des Nations Unies pour les territoires palestiniens Francesca Albanese a souligné la nécessité d’agir rapidement et d’imposer un « embargo sur les armes » vendues à l’entité sioniste, ainsi que des « sanctions économiques, politiques et diplomatiques ».

« Aider le peuple palestinien à Ghaza signifie bloquer l’exportation d’armes » vers l’entité sioniste, a martelé Mme Albanese, appelant à « une suspension urgente de TOUS les transferts d’armes (gérés par l’Etat ou à titre privé) vers les territoires à risque ».

Par ailleurs, dans une lettre au ministre des Affaires étrangères britannique, David Cameron, des dizaines de députés et membres de la Chambre des Lords, ont appelé le gouvernement britannique à mettre fin aux ventes d’armes à l’entité sioniste, soulignant les mesures prises par d’autres pays en ce sens, comme le Canada, la Belgique, l’Italie et l’Espagne.

Pour sa part, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les défenseurs des droits humains, Mary Lawlor, a affirmé que fournir des armes à l’entité sioniste pour continuer de tuer davantage de Palestiniens à Ghaza « est une guerre contre les droits de l’homme » qu' »aucun argument moral ne peut justifier ».

Un nombre croissant d’organisations humanitaires et de défense des droits humains ont également demandé la suspension des ventes d’armes à l’entité sioniste, notamment Oxfam, Save the Children et Amnesty International.

Amnesty International avait indiqué que la résolution de l’ONU sur Ghaza devait s’accompagner d’un « changement au niveau de la pression politique », notamment « par le biais d’un embargo immédiat et complet sur les armes, afin de mener à un arrêt permanent des combats et de changer à plus long terme la difficile situation sur le terrain à Ghaza ».

Amnesty et Human Rights Watch (HRW) ont exhorté, particulièrement, les Etats-Unis, à suspendre les transferts d’armes vers l’entité sioniste et faire en sorte que cette dernière accepte un cessez-le-feu durable et permette un accès sans entraves à l’aide humanitaire à Ghaza.

 

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