Le Comité suisse de soutien aux Sahraouis dénonce le refus de visa par la Suisse à cinq militants sahraouis

GENEVE – Le Comité suisse de soutien au peuple sahraoui a dénoncé le refus par les autorités suisses d’accorder un visa à cinq représentants de la société civile sahraouie pour participer au Conseil des droits de l’Homme dont les travaux se déroulent depuis le 7 octobre à Genève.

« Cinq Sahraouis (trois femmes et deux hommes des territoires du Sahara occidental occupés par le Maroc) n’ont pas pu se rendre au Palais des Nations (à Genève) pour témoigner de la situation d’enfermement territorial dans laquelle ils vivent: répression, mauvais traitements, surveillance de jour comme de nuit, absence de liberté de manifester », écrit Berthier Perregaux, président du Comité suisse de soutien au peuple sahraoui dans un communiqué de presse.

« Les Sahraouis vivant sous l’occupation illégale et militaire marocaine sont laissés à la merci du pouvoir du Royaume du Maroc. Sans protection, sans possibilité de contact et d’échange avec des rapporteurs de l’ONU, sans presse qui puisse témoigner de se qui se passe au-delà du mur construit par la puissance occupante entre le territoire occupé et le territoire libéré par le Front Polisario pendant la guerre des années 80 – mur qui les sépare aussi de leurs familles des camps de réfugiés », dénonce-t-il encore.

« La Suisse a décidé que les trois femmes et les deux hommes, membres des familles de prisonniers politiques sahraouis incarcérés au Maroc où ils sont privés de toute visite de la part du CICR (Comité international de la Croix Rouge) depuis 12 ans, ne pouvaient pas recevoir un visa de l’ambassade Suisse à Rabat, pour la durée de la session des droits de l’Homme de l’ONU ».

« La raison? La peur qu’ils et qu’elles choisissent de ne plus repartir! Si cela peut être un critère de délivrance d’un visa, un minimum de rigueur juridique imposerait la présence d’éléments, au moins vraisemblables, qui pourraient appuyer ledit critère », estime le comité dans son communiqué.

Or, poursuit la même source, « depuis plus de 20 ans, il ne s’est pas trouvé un ou une Sahraouie qui soit resté en Suisse après avoir participé au Conseil à Genève! Cette décision suscite la plus grande indignation chez les défenseurs et défenseuses des droits humains. Notre Comité est intervenu à Berne sans succès », déplore le président du Comité de soutien au peuple sahraoui.

Pourtant, rappelle le responsable, « la Suisse vient d’être élue au Conseil de sécurité en citant notamment à tous vents son engagement en faveur des droits humains, en faveur de la prévention et de la construction de la paix, de la protection de la population civile dans les conflits armés ». Il précise, en outre, que la population sahraouie n' »a aucune protection, contrairement au protocole 1 des Conventions de Genève que le Front Polisario, représentant du peuple sahraoui, a signé ».

« Voilà que la Suisse interdit son territoire à des représentants de la société civile sahraouie qui ont comme mission de témoigner à l’ONU des violations perpétrées par le Royaume du Maroc sur leur terre occupée depuis presque 50 ans. Ces défenseurs et défenseuses ont un devoir à accomplir auprès de la Communauté onusienne, devoir qui lui est dénié par la Suisse », regrette encore Berthier Perregaux.

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