Le combat de Josette Audin pour la vérité sur l’assassinat de son époux salué

PARIS – Dès l’annonce du décès de Josette Audin, en début d’après-midi de dimanche par le journal l’Humanité, les hommages n’ont pas cessé d’être rendu sur le combat de cette femme courage qui a passé 61 années pour demander la vérité sur la mort de Maurice Audin, torturé et assassiné par l’armée française après son enlèvement en juin 1957.

La veuve de Maurice est décédée samedi à Paris (Bagnolet) à l’âge de 87 ans, presque cinq mois après la reconnaissance officielle du président Emmanuel Macron de la responsabilité de l’Etat français dans l’assassinat de son époux.

L’ambassadeur d’Algérie en France, Abdelkader Mesdoua, a écrit sur son compte Twitter : « Comme son mari, la défunte a consacré sa vie à défendre l’Algérie et soutenir son peuple face au colonialisme », adressant ses condoléances les « plus sincères » et sa « profonde » compassion à sa famille et à ses proches.

L’un des proches de la famille Audin, le député Cédric Villani a indiqué dans un tweet qu’il garde en lui « le souvenir vif de chacune de mes rencontres avec Josette Audin, forte de soixante ans de combat pour la vérité, inspiration pour une vie entière », soulignant que la défunte « indignée ou confiante, meurtrie ou sereine », elle est « apaisée enfin ».

Le sénateur Pierre Laurent a quant à lui estimé que la disparition de Josette Audin est « associée pour toujours au combat pour la vérité sur l’assassinat de son mari Maurice. Une femme de courage et de dignité », tandis que le député communiste Sébastien Jumel Sébastien Jumel a affirmé que « son combat inlassable pour la vérité et la justice nous oblige ».

« Sa persévérance, la reconnaissance obtenue du président de la République de la responsabilité de l’Etat français nous montrent la voie : ne rien lâcher », a-t-il écrit sur Twitter.

Pour Christian Favier, président du Conseil départemental du Val-de-Marne, a considéré que le combat de Josette Audin contre l’injustice et le colonialisme « restera un exemple », soulignant qu’il est de « notre responsabilité de le faire connaître largement et notamment auprès des jeunes générations ».

Par ailleurs, la presse française a, dans son ensemble, rapporté la nouvelle en mettant en relief le combat de cette dame patience, rappelant les conditions d’assassinat de Maurice Audin en pleine guerre de libération nationale durant laquelle la torture a été instituée par l’Etat français en donnant les pouvoirs spéciaux à l’armée française.

L’Humanité a écrit qu’elle emporte avec elle « l’histoire intime de la grande Histoire, celle qu’elle aura contribué à écrire par sa persévérance et son courage ».

Le journaliste Edwy Plenel a relevé pour sa part que Josette Audin est décédée « quelques mois après avoir gagné le combat de sa vie ».

A lire également

Lire également