Le centre de torture « Point Zéro » de Relizane témoigne des crimes odieux du colonisateur français

RELIZANE – Le centre de torture « Point Zéro », situé dans la région de Sidi El Khattab au nord de la wilaya de Relizane, est un sinistre lieu qui témoigne des crimes odieux et des méthodes inhumaines pratiqués par l’armée française durant la guerre de libération nationale.

Ce centre a été installé dans une caserne militaire en 1956. Il accueillait les moudjahidine et d’innocents citoyens pour être interrogés dans des conditions inhumaines et torturés avec des moyens monstrueux dépassant tout entendement.

Le sinistre lieu est situé dans un emplacement stratégique du fait de sa proximité avec plusieurs positions et casernes de l’armée coloniale, tels que les centres d’Ouled Mâala, Bouguirat, Aïn Tedels, dans la wilaya de Mostaganem, El-Kalâa, El Matmor, Oued R’hiou, Belacel et Yellel, dans la région de Relizane.

S’étendant sur une superficie de deux hectares, le centre était à l’origine une ferme appartenant à un fellah, Latrache Larbi, avant que l’ennemi français ne la réquisitionne de force pour en faire une structure supervisant les centres et les casernes en question avant de devenir un centre régional de torture et d’interrogatoire, qui recevait des détenus de Saïda, Sidi Bel-Abbes, Mascara, Tiaret et Oran, a indiqué à l’APS Mohamed Ghertil, chercheur en histoire de la région.

Ce centre est considéré comme l’un des hauts lieux de torture de triste réputation à l’échelle du pays et de la quatrième région de la wilaya V historique. Les tortionnaires français y pratiquaient diverses formes de sévices, d’abus et de dépassements odieux, qui s’ajoutaient à d’autres crimes collectifs visant les populations locales et qui faisaient fi des droits humains les plus élémentaires, ajoute la même source.

Le centre de torture « Point Zéro » était constitué de plusieurs salles d’interrogatoire et de torture, en plus de trois profonds puits dans lesquels furent jetés les détenus après avoir été torturés. Leur nombre total a atteint les 750 chahid, selon des sources historiques.

 

La torture à grande échelle

 

Comme partout à travers le territoire national, l’armée coloniale française n’hésitait pas à commettre les crimes les plus abjects contre les populations de la région de Relizane. Des méthodes et des instruments des plus odieux de torture et de meurtre ont été utilisés, et ces actes figurent parmi les grands crimes commis tout au long de l’histoire de l’humanité, selon le chercheur en histoire de la région, le professeur Habib Choual.

Relizane, située dans la 4ème région de la wilaya V historique, a enregistré les crimes contre l’humanité les plus odieux n’épargnant ni les femmes, ni les personnes âgées, ni même les enfants et les nourrissons. La population locale a subi diverses méthodes de répression, de torture et de génocide.

Les tortionnaires ont utilisé dans le centre de torture « Point Zéro » des méthodes les plus diverses pour extorquer l’aveu, comme les séances de gégène, les décharges électriques, l’immersion dans l’eau, la flagellation à l’aide de câbles, de chaînes de fer et autres moyens des plus barbares.  Les détenus étaient suspendus à des piquets plusieurs jours durant et dans des conditions les plus sinistres, témoignent plusieurs personnes ayant subi à l’époque les pires sévices.

Même des chiens féroces ont été utilisés pour terroriser les moudjahidine et les détenus afin de les contraindre à parler et à divulguer des renseignements sur les activités de l’ALN, selon Habib Choual, qui a indiqué que le centre est composé de nombreuses cellules et salles où les méthodes de torture variaient d’une pièce à une autre.

Aujourd’hui, ce centre est devenu un lieu de Mémoire de la région combative de Relizane, témoignant de la monstruosité des crimes commis par le colonialisme français et documentée par les témoignages des victimes et des sources historiques irréfutables.

Le centre de torture « Point Zéro » a fait l’objet de travaux de restauration en 2014 afin de rester un monument contribuant à la préservation de la mémoire nationale transmise aux générations successives, quant à l’ampleur de la barbarie du colonialisme français et des énormes sacrifices consentis par les moudjahidine et les martyrs pour le recouvrement de l’indépendance nationale, selon la Direction des moudjahidine et ayants droit de la wilaya de Relizane.

 

 

 

 

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