« L’attaque des fermes » à Mascara, un moyen pour tarir le financement de la machine de guerre coloniale

MASCARA – « L’attaque des fermes », qui a visé les champs et les fermes des colons de Tighenif, dans la wilaya de Mascara, le 22 septembre 1956, est à inscrire d’une pierre blanche dans l’histoire de la glorieuse guerre de libération, marquant le début d’une guerre économique ciblant les fournisseurs principaux de la machine de guerre de l’armée française.

Des témoignages archivés à la direction des Moudjahidine indiquent que cette attaque, où des fermes et des champs de colons ont été brûlés, répondait aux plans de l’Armée de libération nationale (ALN), qui visaient à frapper les intérêts économiques de la France coloniale.

Ce plan de guerre avait conduit à la dévastation de 14 fermes appartenant à des colons français et à la destruction d’équipements agricoles et militaires, qui a été suivi par des affrontement entre les forces coloniales et des bataillons de l’ALN dans la région de Beni Tala, située entre Sfisef (Sidi Bel-Abbes) et Bouhanifia (Mascara), où les éléments de l’ALN se dirigeaient vers les montagnes de Tlemcen pour réceptionner des armes pour alimenter la zone 6 de la Wilaya V historique, selon la même source.

Au mois de septembre 1956, un bataillon de l’ALN, sous les ordres du Moudjahid « Si Abdelkhalek » est arrivé à l’entrée du village « Draouiche »,  à 5 km à l’ouest de Tighenif, pour attaquer des symboles coloniaux dans la région, en guise de commémoration de la résistance populaire de l’Emir Abdelkader, a indiqué la même source.

Au centre de « Ouled Sidi Ahmed El Bachir » à Teghenif, élu comme siège pour le bataillon, les moudjahidine ont planifié d’assaillir, dans la nuit du 22 septembre 1956, 14 fermes appartenant à des colons français opposés à la révolution algérienne.

Après les attaques, les forces coloniales ont enclenché des affrontements armés avec le bataillon des moudjahidine, qui a infligé à l’armée française d’importantes pertes, qui était dans l’incapacité d’utiliser ses avions et ses armes lourdes.

Lors de l’attaque des fermes, Si Abdelkhalek, guidé par son habileté militaire, a scindé son bataillon en trois pelotons, chaque peloton divisé en sections et chaque section a été chargée d’incendier une ferme spécifique.

Cette bataille a entraîné la destruction d’importantes quantités de céréales et de matériel agricole, ainsi que la blessure de deux soldats français. Dans les rangs du bataillon de l’ALN, le Moudjahid Hassab Miloud a été blessé.

L’attaque a eu un impact important sur les forces de l’armée coloniale française, qui ont réagi en emprisonnant un grand nombre de citoyens sans défense, et en les soumettant à divers types de torture, selon la direction des Moudjahidine.

Pour commémorer cet événement historique, cette même direction a programmé plusieurs activités, des séminaires et des conférences animées par des professeurs universitaires, ainsi que des chercheurs sur l’histoire de la glorieuse guerre de libération et des Moudjahidine, en plus d’expositions mettant en lumière l’attaque des fermes.

 

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