L’artiste Nariman Ghlamallah dévoile des œuvres singulières

ALGER – L’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) accueille, dans le cadre de son programme virtuel, l’artiste plasticienne Nariman Ghlamallah qui dévoile un parcours atypique et une approche artistique basée sur l’émotion.

Dans une vidéo mise en ligne mercredi sur la page Facebook de l’AARC, l’on découvre l’artiste plasticienne dans son atelier apportant les dernières retouches à l’une de ses toiles incarnant un enfant en costume traditionnel dans des couleurs très vives.

Dans cette vidéo, disponible pour une semaine, l’artiste parle avec beaucoup de sincérité et de spontanéité de son art et d’un parcours de vie orienté d’abord vers les sciences.

Titulaire d’un d’ingéniorat en océanographie et d’un diplôme d’études supérieures en management, Nariman Ghlamallah a également suivi des études en stylisme mais en dépit de tous ces « faux départs », comme elle dit, le dessin a toujours été présents dans sa vie puisque son père était artiste peintre lui-même.

Jugeant sa peinture trop libre, elle a fait le choix à un moment donné d’aller chercher la technicité en tant qu’auditrice libre aux Beaux-Arts d’Alger et en suivant quelques résidences, avant de décider de rendre visible et public son travail.

Evoquant son art, l’artiste explique que l’émotion est son principal moteur et que son inspiration elle l’a puise dans de vieilles photographies en noir et blanc, mais également de son environnement immédiat et de différents objets qui peuvent l’amener à travailler par thèmes, comme des chaussures, la valise, des chaises, des intérieurs intimistes, la femme.

« Quand je prends un objet, je le décontextualise en le privant de son environnement narratif pour me l’approprier », précise-t-elle à ce propos.

Par ailleurs, l’artiste parle de son « affection » particulière pour le portrait, notamment le regard en tant que « miroir de l’âme ». Pour elle, le regard ne triche pas.

L’art plastique étant très personnel, Nariman Ghlamallah revendique une peinture tout aussi « anxieuse et inquiété » qu’elle de par la vitalité et l’énergie de ses coups de pinceaux.

Elle parle aussi de son besoin d’accompagner toujours ses œuvres de mots voire, parfois, par une installation pour mieux expliquer et surtout pour faire passer le message et l’émotion au spectateur.

La vidéo se termine sur une série de toiles, accompagnées de mots mettant en exergue la précision et la singularité du coup de pinceau de l’artiste. Des œuvres dédiées à la femme et à la douceur du foyer (l’intérieur) restituant le souvenir des jours d’antan, lorsque la femme algéroise avait un lien intime au lieu, le quotidien des foyers algériens avec leur décor raffiné de divers objets, lits et vaisselles, rivalisant avec l’élégance des maitresses des lieux.

Les couleurs choisies expriment les états d’âme des personnages des portraits, essentiellement des femmes et des enfants, illustrant l’authenticité et l’esthétique de l’habit traditionnel.

Dans la collection chaussures, c’est la dimension du temps qui est mise en avant, à travers la forme et la position de la chaussure, synonyme de déplacement et de voyages, parfois, mais aussi de la condition socio-professionnelle.

La valise, autre thème cher à l’artiste, est présentée béante sur toute une toile symbolisant le passé, les souvenirs ou le départ. Des valises accompagnant leurs propriétaires dans les moments de joie et de peine. Sur une autre toile, elles sont nombreuses, de différentes formes et couleurs, dans un pêle-mêle de désordre et de précipitation.

L’artiste évoque, en outre, la chaise, qui grince sous le poids des années de secrets de ceux qui sont partis.

L’actualité n’est pas en reste des centres d’intérêt de l’artiste, qui dans un clin d’œil aux filles de Vermeer », reprise portant une bavette et aussi affairée à leur confection, plaide pour le port du masque « pour se protéger des maux de la terre », en l’occurrence la pandémie Covid-19.

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