Lamamra: parachèvement des préparatifs pour un sommet « rassembleur et fédérateur »

Lamamra: parachèvement des préparatifs pour un sommet

ALGER – Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a fait état, dimanche à Alger, du parachèvement de tous les préparatifs pour la tenue du sommet arabe, prévu à Alger les 1 et 2 novembre prochain, soulignant le souci et le souhait du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, de faire de ce rendez-vous « un sommet rassembleur et fédérateur ».

S’exprimant lors d’une conférence de presse animée en marge de la célébration de la Journée nationale de la diplomatie, M. Lamamra a indiqué que tous les préparatifs logistiques, organisationnels et essentiels à la tenue effective du Sommet avaient été parachevés, rappelant les consultations élargies menées à cette fin par l’Algérie avec les pays arabes et d’autres parties, à commencer par la Ligue arabe.

Le ministre a fait savoir, dans ce cadre, que le Secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, était attendu prochainement à Alger dans le cadre des concertations avec le pays hôte.

Les rencontres devant être tenues avec ce responsable « boucleront définitivement le processus de préparation. Nous aurons ainsi finalisé tous les préparatifs susceptibles de contribuer directement ou indirectement au succès du sommet », a-t-il ajouté.

Mettant en exergue l’attachement du Président Tebboune à adresser des lettres d’invitation à titre personnel aux dirigeants des Etats membres de la Ligue, M. Lamamra a indiqué que la dernière invitation sera remise, lundi, au président de la République fédérale islamique des Comores.

Il a précisé, à ce titre, que les envoyés du président de la République ont affirmé son souci de faire de ce rendez-vous « un sommet rassembleur et fédérateur, et de voir participer tous les dirigeants qui se sont dits prêts à prendre les décisions qui s’imposent face à la conjoncture arabe et les défis actuels ».

« Nous devons en tant que Ligue Arabe et pays arabes, unis par les mêmes intérêts, fondements et valeurs morales et religieuses, regarder l’avenir tel un seul corps qui se tient et qui s’effondre lorsqu’une de ses parties est touchée du fait de la conjoncture internationale instable », a affirmé le chef de la diplomatie algérienne qui s’est dit convaincu que « les dirigeants sauront saisir l’opportunité pour évoquer les questions avec franchise afin d’aboutir à des résultats répondant aux aspirations de nos peuples à forte présence arabe et des intérêts communs ».

Le ministre des Affaires étrangères a qualifié l’ordre du jour du Sommet d' »exhaustif et ambitieux, basé principalement sur les actions que comptent entreprendre les chefs d’Etat dans environnement international instable, ainsi que sur les mesures consensuelles exigées par les intérêts arabes pour imposer notre présence post Covid-19 et poste crise en Ukraine ».

L’ordre du jour du Sommet portera en outre sur « toutes les questions politiques et économiques relatives aux Etats, aux peuples arabes et à la vie du citoyen, en sus de toute réflexion vers un futur meilleur, se focalisant sur le rôle de la société civile, comme prouvé à travers le forum intergénérationnel de soutien à l’action arabe commune tenu à Oran ».

Evoquant la question palestinienne, M. Lamamra a indiqué l’ordre du jour du Sommet arabe d’Alger allait aborder « la situation en Palestine, le soutien aux institutions et à la démocratie palestinienne, mais aussi le rassemblement des Palestiniens en œuvrant pour que la direction palestinienne s’exprime pour l’unique destin palestinien, au nom du peuple, de toutes les organisations politiques, des acteurs de la société civile et des personnalités palestiniennes indépendantes ».

Abordant la réunion des factions palestiniennes prévue en Algérie, le ministre a indiqué qu’il s’agit « d’une condition sine qua non pour le succès du Sommet », affirmant que « l’union des frères palestiniens serait une base solide au soutien du monde arabe à la cause palestinienne ».

Les délégations palestiniennes arriveront tour à tour en Algérie, a-t-il dit, soulignant que « les composantes palestiniennes ont largement adhéré à l’invitation du Président Tebboune ».

Il rappellera, dans ce contexte, le travail préparatoire minutieux mené pour permettre une adhésion palestinienne et un soutien arabe à l’initiative algérienne.

 

L’Algérie outillée pour occuper un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité

 

Sur un autre registre, M. Lamamra a indiqué que la diplomatie algérienne « a prouvé à travers l’histoire qu’elle est une diplomatie responsable qui s’acquitte d’un rôle constructif dans les relations internationales, ce qui l’habilite à occuper, pour la 4e fois depuis son indépendance, le siège de membre non permanent au Conseil de sécurité ».

Pour ce faire, la campagne algérienne a débuté et la candidature est plébiscitée par l’Union africaine (UA), la Ligue arabe, l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et plusieurs Etats, a-t-il rappelé. « Le résultat sera certainement positif et l’Algérie pourra accomplir pleinement son rôle au sein des Nations unies ».

Concernant les relations avec la France, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé qu' »une nouvelle page s’est ouverte avec le partenaire français », à la faveur de la récente visite du président Emmanuel Macron en Algérie. Cette visite a été ponctuée d’entretiens approfondis avec le Président Tebboune, a-t-il dit, ajoutant que la compréhension entre les deux Présidents était totale.

M. Lamamra s’est, en outre, dit confiant que la vision mise en place par les deux Présidents et dégagée particulièrement dans la Déclaration d’Alger soit mise en œuvre.

La 1e réunion de l’après rencontre Tebboune-Macron dans le cadre du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (CIHN), permettra de « cristalliser ces concordances et ce nouvel esprit, d’amorcer un nouveau départ vers des accords, ainsi que le souhait et la volonté de la partie algérienne à ouvrir une nouvelle page de qualité, et à ce que les nouvelles relations soient traduites en des actes répondants à ce que l’Algérie considère comme des fondamentaux ».

Il a également a affiché la volonté de l’Algérie à entretenir des relations économiques bilatérales dans le cadre du principe « gagnant-gagnant ». Des relations établies entre un pays industriel et un autre possédant d’énormes capacités économiques qui la qualifie à jouer un rôle pionnier dans la région, a-t-il poursuivi.

« De même pour les relations Europe-Afrique et Europe-Monde Arabe, compte tenu du rôle stratégique des hydrocarbures sur la scène internationale faisant de l’Algérie un acteur principal dans la région et au niveau des relations économiques internationales », a expliqué M. Lamamra.

Au sujet des changements anticonstitutionnels dans la région du Sahel, M. Lamamra a rappelé « la position forte et de principe de l’UA qui prévoit le gel ou la suspension de la participation de l’Etat en question aux réunions de l’UA ».

L’Algérie qui s’aligne à la doctrine de l’Union africaine, a-t-il affirmé, considère qui « l’instabilité institutionnelle au Sahel complique davantage la situation et fait de la lutte antiterroriste un plus grand défi à relever qui exige une coopération entre les pays de la région et la communauté internationale ».

Dans ce sillage, le ministre des Affaires étrangères a formulé le souhait de voir disparaitre les raisons d’instabilité et de tensions qui prévalent dans nombre de pays africains et voisins du Sahel, soulignant que « l’Algérie œuvre avec constance, confiante notamment en les liens d’amitié l’unissant avec les pays voisins, pour empêcher l’apparition de ces crise qui nuisent à la vie des peuples et sèment le trouble dans les relations naturelles entre plusieurs pays concernés ».

L’Algérie est leader du combat africain contre le terrorisme et le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune dirige le mécanisme de l’UA sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, a rappelé M. Lamamra.

L’Algérie entretient des liens avec de nombreux pays africains et soutient l’effort africain par tous les moyens, dont le Centre africain d’études et de recherches sur le terrorisme (CAERT), basé à Alger, a ajouté le ministre.

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