L’Algérie met en garde contre « les conséquences désastreuses » de l’utilisation des armes nucléaires

L'Algérie met en garde contre "les conséquences désastreuses" de l'utilisation des armes nucléaires

GENEVE – Le Représentant permanent de l’Algérie auprès de l’Office des Nations unies à Genève et des organisations internationales en Suisse, Rachid Bladehane a affirmé, jeudi, l’engagement « absolu et inconditionnel » de l’Algérie au Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP), mettant en garde contre « les conséquences désastreuses » qu’engendre l’utilisation de ce type d’armes menaçant la paix et la sécurité internationales.

Dans son intervention sur le désarmement nucléaire et les garanties sécuritaires, lors des travaux de la 2e session du 2e Comité préparatoire de la 11e Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération nucléaire-2026, le diplomate a souligné l’adhésion de la délégation algérienne aux données avancées au nom du groupe du Mouvement des non-alignés (MNA), du groupe africain et du groupe arabe.

A cette occasion, M. Bladehane a affiché l’engagement « absolu et inconditionnel » de l’Algérie quant au TNP, rappelant son rôle « axial » en matière de non-prolifération et de désarmement nucléaires.

L’Algérie appelle « toutes les parties n’ayant pas encore ratifié le TNP à y adhérer sans délai ou conditions préalables, exhortant les Etats nucléaires signataires du Traité à honorer leurs engagements et à assumer leurs responsabilités dans ce sens », poursuit M. Bladehane.

Le diplomate a réaffirmé, dans son intervention, que l’Algérie s’engageait à « garantir l’équilibre entre les trois fondements du Traité et à agir pour leur mise en œuvre sur le même pied d’égalité ».

« L’Algérie insiste sur la mise en œuvre par les pays signataires de leurs engagements en vertu du Traité mais aussi sur la prise de mesures à même de réduire et d’éliminer les armes nucléaires, à travers une approche progressive et crédible (…) », a ajouté le diplomate algérien, relevant le rôle du TNP, dans l’appui des efforts de la communauté internationale visant la concrétisation du désarmement nucléaire, ainsi que sa contribution « sûre » à la consolidation des efforts tendant à éliminer complètement les armes nucléaires, ce qui devrait constituer, a-t-il dit, « une motivation pour la réactivation de la Conférence du désarmement, afin de négocier la question de l’élimination des armes nucléaires sur la base d’autres instruments internationaux, étant le seul espace de négociation dans le domaine du désarmement ».

La délégation algérienne a réitéré, en outre, la nécessité de l’entrée « immédiate » en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), pour consolider le système international de désarmement et de non-prolifération nucléaires, appelant « toutes les parties prenantes à ratifier le Traité ».

La délégation a également appelé à « l’accélération du lancement des négociations, dans le cadre de la Conférence du désarmement, sur un traité multilatéral non discriminatoire, qui interdit la production des matières fissiles destinées à la fabrication des armes nucléaires ou encore les autres engins nucléaires explosifs, étant l’une des 13 mesures adoptées lors des travaux de la Conférence d’examen du TNP en 2000, qui s’est déroulée sous la présidence de l’Algérie ». « Elle a également plaidé pour l’élimination des stocks de ces matières », poursuit-il.

M. Bladehane a souligné que l’Algérie prônait l’élimination « complète et définitive » des armes nucléaires, qui, en effet, est le seul moyen pour éliminer et interdire ces armes via des instruments internationaux contraignants et non discriminatoires.

« Les accords bilatéraux sur la réduction des arsenaux nucléaires et les mesures de réduire les risques nucléaires, bien que importants, ne sauront être une alternative aux engagements énoncés dans l’article 6 du Traité », a soutenu le diplomate algérien, rappelant que « la possession d’armes nucléaires par les Etats nucléaires est un état temporaire et ne devrait pas être considéré comme un droit légitime acquis ou en un état permanent ».

Il relevé que « la protection des Etats non dotés d’armes nucléaires contre toute utilisation ou menace d’emploi d’armes nucléaires est un droit fondamental et nécessaire, stipulé par l’aliéna quatre de l’article 2 de la Charte des Nations Unies et au paragraphe 12 du préambule du TNP ».

Dans ce sillage, l’Algérie s’est félicitée de l’adoption du programme d’action de la Conférence du désarmement au titre de l’année 2024, exhortant l’instance chargée des garanties sécuritaires à négocier un instrument juridique contraignant concernant l’ensemble des garanties négatives de sécurité que les cinq Etats nucléaires parties au Traité doivent fournir aux Etats non dotés d’armes nucléaires parties au Traité, sans conditions.

Tout en soulignant l’importance d’accélérer l’adoption de cet instrument, l’Algérie met l’accent sur la nécessité de maintenir l’engagement des Etats nucléaires envers leurs déclarations individuelles faisant part de garanties négatives de sécurité aux Etats non dotés d’armes nucléaires, parties au Traité de 1995, en sus des résolutions du Conseil de sécurité 200 (1968) et 894 (1995).

La délégation algérienne a mis en garde contre « les répercussions désastreuses du recours aux armes nucléaires, eu égard à son impact fatal sur l’humanité et l’environnement, étant une menace pour la paix et la sécurité internationales », soulignant à cet égard « l’impact alarmant de l’évolution technologique accélérée sur la sécurité internationale, d’autant plus que les pays nucléaires ne cessent de moderniser leurs arsenaux nucléaires et de développer de nouvelles armes létales ».

Par ailleurs, la délégation algérienne a déploré la non réalisation des objectifs du premier fondement de cet accord relatif au désarmement nucléaire et des engagements issus des conférences de révision périodiques, y compris les treize (13) mesures concrètes adoptées par la conférence de 2000 et le plan d’action adopté lors de la conférence de 2010.

 

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